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The Retromanga & Anime DB
A database focused on retro anime/manga books & magazines!
L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...
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L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...
Par Nicolas, le 13/5/2020 à 21:28.
Sous-catégorie(s) :
artmic, kenichi sonoda, shinji aramaki, hideki kakinuma, aic, megazone 23, techno police 21c, bubblegum crisis, dragon's heaven, mospeada, toshimitsu suzuki, science-fiction, cyberpunk, mecha, studio
Comment:
Fondé en 1978 par Toshimitsu Suzuki, le studio ARTMIC s'est imposé dans les années 1980 pour ses design et ses OVA à l'ambiance techno-futuristes et pop rock. C'est ici que les mecha-designer Shinji Aramaki et Hideki Kakinuma, ainsi que le chara-designer Kenichi Sonoda ont fait leur début dans le monde de l'animation. Focus.
Tout d'abord, notons qu'ARTMIC n'a jamais vraiment été un studio de production traditionnel comme Tôei Animation ou Madhouse, mais plutôt un studio de designers et de générateurs d'idées. Il y a une petite équipe d'animateurs bien sûr, mais ce n'est pas tellement ce qu'on retient dans toute l'aventure du studio. Un autre point intéressant de l'histoire d'ARTMIC, ce sont les allers et venus des designers entre les autres studios qui ont permis de préserver, sinon de créer des liens étroits avec d'autres personnalités déjà très reconnues dans le milieu de l'animation. Je pense au chara-designer Yoshitaka Amano chez Tatsunoko (que Suzuki fréquentait probablement quand il travaillait à Tatsunoko), au mecha-designer Shôji Kawamori du Studio Nue, ou encore au réalisateur Noboru Ishiguro chez Artland. C'est cette proximité qui en a fait l'un des meilleurs studios du milieu de l'OVA des années 1980.
Leur première production, le film Techno Police 21C, est une collaboration avec le studio Nue imaginée par Toshimitsu Suzuki. Initialement, Techno Police aurait dû être une série TV. Mais au bout de 4 ans, le contenu produit n'équivalait qu'à celui d'un seul épisode. Le film n'est finalement qu'un remontage un peu casse gueule de tout ce qui a été produit à droite et à gauche, et peut être perçu comme un prototype de Bubblegum Crisis.
Pour autant, ce n'est pas avec Techno Police 21C qu'ARTMIC garantit son succès, mais plutôt avec Megazone 23. Le premier OVA, réalisé par Noboru Ishiguro (Artland) en 1985, consolide définitivement les fondations du média vidéo entamé par Dallos deux ans plus tôt.
Il y aurait beaucoup à dire sur Megazone 23. Notamment sur le fait qu'il ouvre la voie au genre cyberpunk dans l'animation, sur ses inspirations et ses influences, de Macross à Blade Runner, on pourrait également penser aux nombreuses similitudes avec le futur Matrix (bien que les soeurs réalisatrices disent bien qu'elles ne l'ont jamais vu avant la prod' du film dans une interview ici. Mais je comprends tout à fait qu'on puisse en douter). Son équipe, issue de la partie Artland de Macross, collabore avec eux en reprenant des idées de Mospeada. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que Macross, Mospeada et Megazone 23 (sans oublier Orguss) forme ce monstre bizarroïde tout droit sorti d'un autre système : Robotech. Tout cela mériterait bien plus qu'un simple paragraphe, sinon on s'y perdrait très vite.
Entre ces deux productions, ARTMIC a donc travaillé sur la série Genesis Climber Mospeada. Sauf erreur, il s'agirait d'une idée de Shinji Aramaki et de Hideki Kakinuma qui désiraient produire une vision SF du débarquement de Normandie. Ils sont d'ailleurs les mecha-designers attitrés du show. Là encore, c'est une collaboration avec Tatsunoko et Yoshitaka Amano. Mais ce que je n'arrive pas encore à expliquer, c'est le choix de Katsuhisa Yamada au poste de réalisateur en chef. Peut-être la perte soudaine de son emploi après la fermeture de Topcraft ? Je cherche encore, mais n'hésitez pas à me le faire savoir si l'un d'entre vous à la réponse.
On en vient ensuite aux franchises Gall Force et Bubblegum. Celles-ci mettent en relief le travail de Kenichi Sonoda, dont les filles très énergiques et sexy ont fait de lui l'un des chara-designer préférés des otakus. Chacune d'elles comporte leur lot de suites et de spin-off qui ont, là encore, marqué définitivement l'histoire de l'OVA de science-fiction. Tout comme Megazone 23, ces franchises ont beaucoup à raconter, aussi je ne m'étalerai pas plus ici.
On peut aussi constater le lien très étroit entre ARTMIC et les magazines pour otaku et amateurs de maquette pro-Bandai : B-Club, Model Graphix et Hobby Japan. Outre Gall Force, dont l'histoire initiale a été publiée dans Model Graphix, c'est dans ces magazines qu'on pouvait découvrir à l'avance une majorité de leur croquis préparatoires. D'une certaine manière, c'est aussi cette forme de publicité qui a permis au marché vidéo de prospérer. Mais il est évident que c'est plus souvent avec ces trois magazines qu'avec Animage qu'ARTMIC s'est fait connaître.
Une autre personnalité à évoquer est sans doute Makoto Kobayashi, et en particulier son Dragon's Heaven, une oeuvre très inspirée par l'univers de Mœbius. Dragon's Heaven n'était à l'origine qu'une petite idée que Kobayashi a présenté à Bandai. Intéressé, ce dernier lui propose de réaliser une maquette du robot. Cette histoire a débuté avant la diffusion de Macross en 1982, mais celle-ci a finalement chamboulé les perspectives et tout le monde ne jurait plus que par le robot transformable. Badai a ainsi proposé à Kobayashi de revoir son robot pour qu'il puisse se transformer, mais cela n'a pas fonctionné et son projet a été annulé. Celui-ci refait surface quatre ans plus tard quand la rédaction du magazine Model Graphix l'appelle pour lui proposer de dessiner un manga. Il n'a que deux semaines car il doit remplacer un autre mangaka, aussi il reprend en vitesse ses idées de Dragon's Heaven pour en faire une véritable publication mêlant à la fois dessin, maquette et photo-montage. Je m'arrête là pour la conception de l'oeuvre, mais j'essaierai de présenter l'ouvrage dans un prochain article. Et bien entendu, si j'en parle c'est parce que Dragon's Heaven a aussi été adapté en OVA par ARTMIC et AIC en 1988.
Dans le courant des années 1990, le Japon connait l'éclatement de sa bulle économique. En plus de devoir tout miser sur LE titre a succès permettant sa survie, ARTMIC a connu des soucis financiers avec la société Youmex. Alors en faillite, le studio doit fermer ses portes en 1997. Les droits de l'ensemble de leur catalogue sont ensuite récupérés par AIC (Anime International Company), société avec qui ARTMIC collabore depuis 1992. Malgré ça, le studio ARTMIC résonne encore dans le cœur des fans de leurs productions, même dans ceux qui les ont découvert bien longtemps après. Les histoires, les design des robots, l'ambiance de chaque OVA a su influencer tant d'autres créateurs comme Mœbius avait su le faire en son temps (et Metal Hurlant dans une plus large mesure). C'est en cela qu'il est, pour moi, l'un des plus grands studios des années 1980.
Je pourrais m'étaler plus ou moins longuement sur chaque production d'ARTMIC, et je constate que l'article est déjà bien trop long comme ça, donc je songe a explorer quelques détails différemment. L'ébauche de l'article était clairement moins volumineux quand j'ai commencé à l'écrire il y a deux semaines, mais ça commence sérieusement à devenir complexe d'assembler les pièces du puzzle. Promis, j'y reviendrai, mais reste à savoir quand...
Productions (ébauche)
Notes diverses
Son nom a été changé en Wiz Corporation en 1980, mais il a repris son nom initial l'année suivante.
Ressources en ligne
Anime Archeology: Kichijoji's ARTMIC Building, Sean O'mara, 12 déc. 2016. (en anglais)
Bibliographie
The Anime Encyclopedia, 3rd Revised Edition: A Century of Japanese Animation (en anglais)
Artmic Design Works (B-Club Special) (en japonais)
B-CLUB #29 (en japonais)
Tout d'abord, notons qu'ARTMIC n'a jamais vraiment été un studio de production traditionnel comme Tôei Animation ou Madhouse, mais plutôt un studio de designers et de générateurs d'idées. Il y a une petite équipe d'animateurs bien sûr, mais ce n'est pas tellement ce qu'on retient dans toute l'aventure du studio. Un autre point intéressant de l'histoire d'ARTMIC, ce sont les allers et venus des designers entre les autres studios qui ont permis de préserver, sinon de créer des liens étroits avec d'autres personnalités déjà très reconnues dans le milieu de l'animation. Je pense au chara-designer Yoshitaka Amano chez Tatsunoko (que Suzuki fréquentait probablement quand il travaillait à Tatsunoko), au mecha-designer Shôji Kawamori du Studio Nue, ou encore au réalisateur Noboru Ishiguro chez Artland. C'est cette proximité qui en a fait l'un des meilleurs studios du milieu de l'OVA des années 1980.
Pour autant, ce n'est pas avec Techno Police 21C qu'ARTMIC garantit son succès, mais plutôt avec Megazone 23. Le premier OVA, réalisé par Noboru Ishiguro (Artland) en 1985, consolide définitivement les fondations du média vidéo entamé par Dallos deux ans plus tôt.
Il y aurait beaucoup à dire sur Megazone 23. Notamment sur le fait qu'il ouvre la voie au genre cyberpunk dans l'animation, sur ses inspirations et ses influences, de Macross à Blade Runner, on pourrait également penser aux nombreuses similitudes avec le futur Matrix (bien que les soeurs réalisatrices disent bien qu'elles ne l'ont jamais vu avant la prod' du film dans une interview ici. Mais je comprends tout à fait qu'on puisse en douter). Son équipe, issue de la partie Artland de Macross, collabore avec eux en reprenant des idées de Mospeada. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que Macross, Mospeada et Megazone 23 (sans oublier Orguss) forme ce monstre bizarroïde tout droit sorti d'un autre système : Robotech. Tout cela mériterait bien plus qu'un simple paragraphe, sinon on s'y perdrait très vite.
Psycho Police 21C & Megazone 23 / © Tatsunoko, Studio Nue, Artland, ARTMIC
Entre ces deux productions, ARTMIC a donc travaillé sur la série Genesis Climber Mospeada. Sauf erreur, il s'agirait d'une idée de Shinji Aramaki et de Hideki Kakinuma qui désiraient produire une vision SF du débarquement de Normandie. Ils sont d'ailleurs les mecha-designers attitrés du show. Là encore, c'est une collaboration avec Tatsunoko et Yoshitaka Amano. Mais ce que je n'arrive pas encore à expliquer, c'est le choix de Katsuhisa Yamada au poste de réalisateur en chef. Peut-être la perte soudaine de son emploi après la fermeture de Topcraft ? Je cherche encore, mais n'hésitez pas à me le faire savoir si l'un d'entre vous à la réponse.
On en vient ensuite aux franchises Gall Force et Bubblegum. Celles-ci mettent en relief le travail de Kenichi Sonoda, dont les filles très énergiques et sexy ont fait de lui l'un des chara-designer préférés des otakus. Chacune d'elles comporte leur lot de suites et de spin-off qui ont, là encore, marqué définitivement l'histoire de l'OVA de science-fiction. Tout comme Megazone 23, ces franchises ont beaucoup à raconter, aussi je ne m'étalerai pas plus ici.
Gall Force / © ARTMIC, AIC
On peut aussi constater le lien très étroit entre ARTMIC et les magazines pour otaku et amateurs de maquette pro-Bandai : B-Club, Model Graphix et Hobby Japan. Outre Gall Force, dont l'histoire initiale a été publiée dans Model Graphix, c'est dans ces magazines qu'on pouvait découvrir à l'avance une majorité de leur croquis préparatoires. D'une certaine manière, c'est aussi cette forme de publicité qui a permis au marché vidéo de prospérer. Mais il est évident que c'est plus souvent avec ces trois magazines qu'avec Animage qu'ARTMIC s'est fait connaître.
Une autre personnalité à évoquer est sans doute Makoto Kobayashi, et en particulier son Dragon's Heaven, une oeuvre très inspirée par l'univers de Mœbius. Dragon's Heaven n'était à l'origine qu'une petite idée que Kobayashi a présenté à Bandai. Intéressé, ce dernier lui propose de réaliser une maquette du robot. Cette histoire a débuté avant la diffusion de Macross en 1982, mais celle-ci a finalement chamboulé les perspectives et tout le monde ne jurait plus que par le robot transformable. Badai a ainsi proposé à Kobayashi de revoir son robot pour qu'il puisse se transformer, mais cela n'a pas fonctionné et son projet a été annulé. Celui-ci refait surface quatre ans plus tard quand la rédaction du magazine Model Graphix l'appelle pour lui proposer de dessiner un manga. Il n'a que deux semaines car il doit remplacer un autre mangaka, aussi il reprend en vitesse ses idées de Dragon's Heaven pour en faire une véritable publication mêlant à la fois dessin, maquette et photo-montage. Je m'arrête là pour la conception de l'oeuvre, mais j'essaierai de présenter l'ouvrage dans un prochain article. Et bien entendu, si j'en parle c'est parce que Dragon's Heaven a aussi été adapté en OVA par ARTMIC et AIC en 1988.
Dragon's Heaven / © Makoto Kobayashi, ARTMIC & AIC
Dans le courant des années 1990, le Japon connait l'éclatement de sa bulle économique. En plus de devoir tout miser sur LE titre a succès permettant sa survie, ARTMIC a connu des soucis financiers avec la société Youmex. Alors en faillite, le studio doit fermer ses portes en 1997. Les droits de l'ensemble de leur catalogue sont ensuite récupérés par AIC (Anime International Company), société avec qui ARTMIC collabore depuis 1992. Malgré ça, le studio ARTMIC résonne encore dans le cœur des fans de leurs productions, même dans ceux qui les ont découvert bien longtemps après. Les histoires, les design des robots, l'ambiance de chaque OVA a su influencer tant d'autres créateurs comme Mœbius avait su le faire en son temps (et Metal Hurlant dans une plus large mesure). C'est en cela qu'il est, pour moi, l'un des plus grands studios des années 1980.
Je pourrais m'étaler plus ou moins longuement sur chaque production d'ARTMIC, et je constate que l'article est déjà bien trop long comme ça, donc je songe a explorer quelques détails différemment. L'ébauche de l'article était clairement moins volumineux quand j'ai commencé à l'écrire il y a deux semaines, mais ça commence sérieusement à devenir complexe d'assembler les pièces du puzzle. Promis, j'y reviendrai, mais reste à savoir quand...
Productions (ébauche)
1982 | Techno Police 21C | Film | En collaboration avec le studio Nue. |
1983 | Genesis Climber Mospeada | Série TV | En collaboration avec le studio Tatsunoko. |
1984 | Chôkôsoku Galvion | Série TV | Le logo de la série est signé Gaku Miyao. |
1985 | Genesis Climber Mospeada: Love Live Alove | OVA | En collaboration avec le studio Tatsunoko. |
Megazone 23 | OVA | En collaboration avec AIC. | |
1986 | Wannabe's | OVA | |
Megazone 23 Part II | OVA | En collaboration avec AIC. | |
Gall Force Eternal Stories | OVA | ||
1987 | Bubblegum Crisis | OVA | |
Gall Force 2: Destruction | OVA | ||
Katte ni Shirokuma | |||
Metal Panic Madox-01 | OVA | ||
Daigaioh | OVA | ||
1988 | Dragon's Heaven | OVA | |
Hades Project Zeorymer | OVA | Production d'animation uniquement | |
The Ten Little Gall Force | OVA | ||
Gall Force 3: Stardust War | OVA | ||
1989 | Riding Bean | OVA | |
Rhea Gall Force | OVA | ||
Megazone Part III | OVA | ||
Gall Force Chikyû shô | OVA | ||
1990 | A.D. Police | OVA | |
Bôken Iczer 3 | OVA | ||
The Hakkenden | OVA | ||
1991 | Bubblegum Crash | OVA | |
Detonator Orgun | |||
Gall Force: Shin Sekai-hen | OVA | ||
1992 | Sôsei Kishi Gaiarth | OVA | |
Scamble Wars | OVA | ||
1993 | Casshern | OVA | |
1994 | Genocyber | OVA | |
Gatchaman | OVA | Series Composition, Collaboration avec Tatsunoko | |
1995 | Bishôjo Yûgekitai Battle Skipper | OVA | |
1996 | Power Dolls | OVA | |
Gall Force: The Revolution | OVA |
Notes diverses
Son nom a été changé en Wiz Corporation en 1980, mais il a repris son nom initial l'année suivante.
Ressources en ligne
Anime Archeology: Kichijoji's ARTMIC Building, Sean O'mara, 12 déc. 2016. (en anglais)
Bibliographie
The Anime Encyclopedia, 3rd Revised Edition: A Century of Japanese Animation (en anglais)
Artmic Design Works (B-Club Special) (en japonais)
B-CLUB #29 (en japonais)
Par Nicolas, le 20/4/2020 à 18:25.
Comment:
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler un peu de Shingo Araki, non pas en tant que légende de l'animation ayant œuvré sur Grendizer et Saint Seiya, mais en tant que mangaka, ou plutôt gekigaka.
Shingo Araki est né le 28 novembre 1938 à Nagoya, mais pour une raison que j'ignore, il est parfois écrit qu'il serait né le 1er janvier 1939. Si quelqu'un a une réponse correcte sur ce point, n'hésitez pas à me le signaler. (Sinon je me renseignerai dans l'un de ses artbook quand les bibliothèques ouvriront à nouveau). Il aurait eu un intérêt pour le dessin en lisant Jungle Taitei (Le roi Léo) de Osamu Tezuka. Après le lycée, il part travailler dans une entreprise de construction ferroviaire. Et c'est au retour d'une longue journée de travail qu'il s'adonne au dessin, parfois jusqu'à très tard dans la nuit.
En 1958, il envoie son premier script, Arashi to kyôjin, à la maison d'édition spécialisée dans le gekiga Central Bunko. Cette histoire est un thriller horrifique dans lequel un jeune garçon découvre le cadavre d'une personne qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Charmé par le travail du jeune homme, Central Bunko le félicite en lui offrant le quatrième prix du meilleur jeune talent tout en le publiant dans la revue Machi #18. Mais pour l'anecdote, Araki n'aurait pas été au courant de cette histoire de prix. Il aurait simplement soumis son script dans l'espoir d'être publié. Quelle ne fut pas sa surprise en recevant son prix au grand dam des participants.
< Arashi to kyôjin.
Gekiga, gekigaka, kézako ? Le gekiga est un mouvement du manga initié par Yoshihiro Tatsumi (Une vie dans les marges) au milieu des années 1950. Il faut dire qu'à cette époque, le manga n'est destiné qu'aux enfants avec des histoires d'aventure, de science-fiction et de détective pour les jeunes garçons, ou bien des histoires d'amour et des tragédies pour les filles. Avec le gekiga, Tatsumi démarre un tout nouveau genre d'histoire dédié aux adultes, où on y parlerait de la société japonaise et des difficultés qu'elle occasionne sur les hommes aux quotidiens. Mais pour d'autres auteurs, comme Takao Saitô (Golgo 13, Survivant), c'est aussi un moyen d'écrire des histoires de détective ou de cape et d'épée plus adultes, de véritables thriller plus sombres et plus matures que tous ce qu'ils ont lu chez Osamu Tezuka et Mitsuteru Yokoyama. Les revues majeures de ce mouvement sont Machi, Kage et Kao du côté des kashihon (manga à louer), puis le célèbre Garo en tant que magazine de prépublication. À partir du milieu des années 1960, de grandes maisons d'édition, comme Futabasha et son magazine Manga Action, s'en inspirent pour mettre au point une nouvelle cible éditoriale plus commerciale : le seinen.
Quand Shingo Araki débute, son trait est loin de ressembler à ce qu'il sera capable de dessiner dans l'animation. En fait, on peut même dire qu'il est encore enfantin et proche du style tézukien. Cependant, il réalise des progrès fulgurants en moins d'un an et demi. D'abord inspiré par Tezuka, il se met à employer des techniques s'inspirant du travail de Yoshihiro Tatsumi et de Takao Saitô, allant de la carrure de leurs personnages à leur mise en scène. Araki dessine une trentaine d'histoires axées thriller alors qu'il n'a qu'une vingtaine d'années, et cela en travaillant toujours dans cette entreprise ferroviaire. Il aurait eu la fâcheuse habitude de rendre son travail à la dernière minute, mais sa rapidité hors du commun lui permettait de dessiner 30 pages par jour et de terminer une histoire en seulement 2 ou 3 nuits.
^ Evolution graphique. Arashi to Kyojin, 1958. Shiroi Shôjo, 1960?. Kôya, 1962.
v 9 pages de Akai Mangetsu (La pleine lune rouge), publié en mars 1961 dans San-nin me (The third) #1. Il se lâche de plus en plus dans sa composition.
Malgré un début de carrière positif avec pas loin d'une cinquantaine d'histoires, la vie de Araki va changer du tout au tout quand, en juin 1965, Mori Masaki l'invite à Tokyo pour rencontrer Osamu Tezuka et le faire travailler au studio d'animation Mushi Pro. Par le plus grand des hasards, Araki fait ses premières armes dans l'animation en travaillant sur Jungle Taitei, l'œuvre de son enfance. A peine un an plus tard, avec plusieurs de ses collègues, dont Hiroshi Saitô et Eiichi Yamamoto, il fonde le studio Jaguar (ou Jaggard). Mais il... Non, je m'arrête là, c'est un hommage au gekigaka après tout. :)
Avant de finir, je dois revenir sur un point important, une erreur qu'il m'arrive fréquemment de lire sur plusieurs sites comme Manga-news et Wikipedia, et qui, à partir de là, semble se multiplier sur d'autres sites internet et sur des forums.
Dans une interview de Araki postée sur le site Manga-news, l'une des questions porte sur ses mangas de genre western. Araki répond par l'affirmative en donnant son point de vue. De la part de Araki, il n'y a aucun soucis, il a effectivement dessiné du western. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que ce genre ne représente qu'une infime partie de son travail, tout comme ses shôjo. En réalité, le genre qui revient le plus souvent dans son oeuvre est le thriller. Mais, on trouve un raccourci injustifié entre ce que Araki évoque lors de son interview et sa biographie proposée par Manga-news : « Shingo Araki se lance dans le manga avec des créations plutôt originales, le thème étant le western. ». Je me permets donc d'apporter une correction en invoquant une interview et un dossier sur Araki proposée dans le magazine Mandarake ZENBU #16, dont un résumé se trouve sur ce site : http://www.arakishingo.com/pc/profile/.
^ Kôya, Dynamic Action, juin 1962. On commence vraiment à percevoir un chara-design proche de son style dans l'animation.
Pour finir, je tenais à proposer une liste des gekiga dessinés par Shingo Araki. Il se pourrait qu'il en manque, puisque je ne parle pas de son petit dernier, Sourire d'enfance. Faites en bon usage.
Bibliographie de Shingo Araki, de 1958 à 1962 (+ autres)
A cela j'ajoute trois autres titres qui ont été proposés dans un DVD regroupant les 5 mangas western de Shingo Araki (incluant Kôya et Kôya no shokei déjà noté dans la bibliographie au dessus). Je ne sais pas du tout ou et quand ils ont été publiés à l'origine. Ce DVD a été édité en amateur par le cercle Jokers (ジョーカーズ) en 2014. Il y a eu un second DVD avec les titres shôjo Shiroi shôjo et Nanimo iwanakatta shôjo.
Shingo Araki est né le 28 novembre 1938 à Nagoya, mais pour une raison que j'ignore, il est parfois écrit qu'il serait né le 1er janvier 1939. Si quelqu'un a une réponse correcte sur ce point, n'hésitez pas à me le signaler. (Sinon je me renseignerai dans l'un de ses artbook quand les bibliothèques ouvriront à nouveau). Il aurait eu un intérêt pour le dessin en lisant Jungle Taitei (Le roi Léo) de Osamu Tezuka. Après le lycée, il part travailler dans une entreprise de construction ferroviaire. Et c'est au retour d'une longue journée de travail qu'il s'adonne au dessin, parfois jusqu'à très tard dans la nuit.
En 1958, il envoie son premier script, Arashi to kyôjin, à la maison d'édition spécialisée dans le gekiga Central Bunko. Cette histoire est un thriller horrifique dans lequel un jeune garçon découvre le cadavre d'une personne qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Charmé par le travail du jeune homme, Central Bunko le félicite en lui offrant le quatrième prix du meilleur jeune talent tout en le publiant dans la revue Machi #18. Mais pour l'anecdote, Araki n'aurait pas été au courant de cette histoire de prix. Il aurait simplement soumis son script dans l'espoir d'être publié. Quelle ne fut pas sa surprise en recevant son prix au grand dam des participants.
< Arashi to kyôjin.
Gekiga, gekigaka, kézako ? Le gekiga est un mouvement du manga initié par Yoshihiro Tatsumi (Une vie dans les marges) au milieu des années 1950. Il faut dire qu'à cette époque, le manga n'est destiné qu'aux enfants avec des histoires d'aventure, de science-fiction et de détective pour les jeunes garçons, ou bien des histoires d'amour et des tragédies pour les filles. Avec le gekiga, Tatsumi démarre un tout nouveau genre d'histoire dédié aux adultes, où on y parlerait de la société japonaise et des difficultés qu'elle occasionne sur les hommes aux quotidiens. Mais pour d'autres auteurs, comme Takao Saitô (Golgo 13, Survivant), c'est aussi un moyen d'écrire des histoires de détective ou de cape et d'épée plus adultes, de véritables thriller plus sombres et plus matures que tous ce qu'ils ont lu chez Osamu Tezuka et Mitsuteru Yokoyama. Les revues majeures de ce mouvement sont Machi, Kage et Kao du côté des kashihon (manga à louer), puis le célèbre Garo en tant que magazine de prépublication. À partir du milieu des années 1960, de grandes maisons d'édition, comme Futabasha et son magazine Manga Action, s'en inspirent pour mettre au point une nouvelle cible éditoriale plus commerciale : le seinen.
Quand Shingo Araki débute, son trait est loin de ressembler à ce qu'il sera capable de dessiner dans l'animation. En fait, on peut même dire qu'il est encore enfantin et proche du style tézukien. Cependant, il réalise des progrès fulgurants en moins d'un an et demi. D'abord inspiré par Tezuka, il se met à employer des techniques s'inspirant du travail de Yoshihiro Tatsumi et de Takao Saitô, allant de la carrure de leurs personnages à leur mise en scène. Araki dessine une trentaine d'histoires axées thriller alors qu'il n'a qu'une vingtaine d'années, et cela en travaillant toujours dans cette entreprise ferroviaire. Il aurait eu la fâcheuse habitude de rendre son travail à la dernière minute, mais sa rapidité hors du commun lui permettait de dessiner 30 pages par jour et de terminer une histoire en seulement 2 ou 3 nuits.
^ Evolution graphique. Arashi to Kyojin, 1958. Shiroi Shôjo, 1960?. Kôya, 1962.
v 9 pages de Akai Mangetsu (La pleine lune rouge), publié en mars 1961 dans San-nin me (The third) #1. Il se lâche de plus en plus dans sa composition.
Avant de finir, je dois revenir sur un point important, une erreur qu'il m'arrive fréquemment de lire sur plusieurs sites comme Manga-news et Wikipedia, et qui, à partir de là, semble se multiplier sur d'autres sites internet et sur des forums.
Dans une interview de Araki postée sur le site Manga-news, l'une des questions porte sur ses mangas de genre western. Araki répond par l'affirmative en donnant son point de vue. De la part de Araki, il n'y a aucun soucis, il a effectivement dessiné du western. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que ce genre ne représente qu'une infime partie de son travail, tout comme ses shôjo. En réalité, le genre qui revient le plus souvent dans son oeuvre est le thriller. Mais, on trouve un raccourci injustifié entre ce que Araki évoque lors de son interview et sa biographie proposée par Manga-news : « Shingo Araki se lance dans le manga avec des créations plutôt originales, le thème étant le western. ». Je me permets donc d'apporter une correction en invoquant une interview et un dossier sur Araki proposée dans le magazine Mandarake ZENBU #16, dont un résumé se trouve sur ce site : http://www.arakishingo.com/pc/profile/.
^ Kôya, Dynamic Action, juin 1962. On commence vraiment à percevoir un chara-design proche de son style dans l'animation.
Bibliographie de Shingo Araki, de 1958 à 1962 (+ autres)
Titre | Titre VO | Magazine | Date |
Arashi to kyôjin | 嵐と狂人 | Machi #18 | 06/1958 |
Kage wo tsukau hôseki-ma | 影を使う宝石魔 | Shiro to Kuro #1 | 07/1958 |
Kamen no sawan | 仮面の左腕 | Machi #21 | 08/1958 |
Hyakuman chôji no shi | 百万長者の死 | Machi #23 | 10/1958 |
Jigoku he mukatte susume ! | 地獄へ向って進め! | Machi Bessatsu Action Tokushû-gô | 12/1958 |
Ame to shônen | 雨と少年 | Machi #27 | 01/1959 |
Fukushû no dangan | 復讐の弾丸 | Kao #1 | date inconnue |
Ikari no tsubasa | 怒りの翼 | Kao #2 | 02/1959 |
Kareha | 枯葉 | Machi #26 | 02/1959 |
Akuma no shindan | 悪魔の診断 | Machi Bessatsu Kyôki Thriller Tokushû-gô | 03/1959 |
Kyôhakusha no kao | 脅迫者の顔 | Kao #3 | 03/1959 |
Hotaru no hikari | 蛍の光 | Machi #28 | 04/1959 |
Aoi fûtô | 青い封筒 | Machi Bessatsu Action Tokushû 2 | date inconnue |
Ankokugai no okite | 暗黒街の掟 | Machi Bessatsu All Member Tokushû-gô | date inconnue |
Neko ga mieta toki | 猫が見えた時 | Machi 30 | 06/1959 |
Shutsugoku | 出獄 | Machi Bessatsu Suiri Thriller Tokushû 2 | date inconnue |
Kenjû wo tore! | 拳銃を取れ! | Machi #31 | 07/1959 |
Ore wa shinanai! | 俺は死なない! | Machi Bessatsu Highteen Tokushû | 08/1959 |
Mô ippai ikaga | もう1ッパイいかが | Machi #32 | 08/1959 |
Kao wo nusumu otoko | 顔を盗む男 | Kao Bessatsu #3 | 09/1959 |
Go-nin no otoko no yokubô | 5人の男の欲望 | Machi Bessatsu Suiri Thriller #1 | 09/1959 |
Hara no mushi no naku kisetsu | 腹の虫の鳴く季節 | Machi #33 | 10/1959 |
Yuki no yoru no mikkokusha | 雪の夜の密告者 | Kao #11 | date inconnue |
Kuroi yûjô | 黒い友情 | Machi Bessatsu Suiri Thriller Tokushû 2 | 10/1959 |
Ôinaru isan | 大いなる遺産 | Machi #35 | 11/1959 |
Asu ni kibô wo | 明日に希望を | Kao #12 | 11/1959 |
Hare yo! Ginsekai | 晴れよ!銀世界 | Machi Bessatsu Shocking Action | 11/1959 |
Taiyô to yûjô to shônen | 太陽と友情と少年 | Kao #13 | 12/1959 |
Chijô no uta | 地上の歌 | 1.2.3 #1 | 01/1960 |
Shiroi shôjo | 白い少女 | Machi #37 | 1960? |
Dangai monogatari | 断崖ものがたり | Kao #18 | 02/1960 |
Benibara to shônen-tachi | 紅バラと少年たち | 1.2.3 #4 | 03/1960 |
Akatonbo | 赤とんぼ | Tensen #1 | 04/1960 |
Kuroi haru | 黒い春 | Tensen #2 | 04/1960 |
Gairo | 街路 | Machi #40 | 05/1960 |
Taiyô! Kagayakeru kagiri | 太陽!輝ける限り | 1.2.3 #7 | 06/1960 |
Jigoku-bune – Umi to sora no aida no kibô to zetsubô – | 地獄船 ~海と空の間の希望と絶望~ | Dynamic Action Series #1 | 07/1960 |
Kyojin ai | 巨人愛 | Dynamic Action Series #2 | 09/1960 |
Capone wa Nihon ni ita | カポネは日本にいた | Machi #41 | date inconnue |
Nanimo iwanakatta shôjo | 何も言わなかった少女 | Machi #45 | date inconnue |
Fuefuki Tarô | 笛吹き太郎 | Machi #47 | 11/1960 |
Akai mangetsu | 赤い満月 | San-nin me (The third) #1 | 03/1961 |
Shônen no yoru | 少年の夜 | San-nin me (The third) #2 | 05/1961 |
Hoshi ga ippai | 星がいっぱい | Machi #60 | 03/1962 |
Kôya | 荒野 | Dynamic Action | 06/1962 |
Kagami no naka no Jirô | 鏡の中の次郎 | Rookie #2 | 09/1962 |
Kuro-bara | 黒バラ ~黒ばら三人きょうだいシリーズ①~ | Rookie #3 | 09/1962 |
Chichi to ko no umi | 父と子の海 | Rookie #4 | 10/1962 |
Kôya no shokei | 荒野の処刑 | Gekiga Comic Sunday | 12/1968 |
A cela j'ajoute trois autres titres qui ont été proposés dans un DVD regroupant les 5 mangas western de Shingo Araki (incluant Kôya et Kôya no shokei déjà noté dans la bibliographie au dessus). Je ne sais pas du tout ou et quand ils ont été publiés à l'origine. Ce DVD a été édité en amateur par le cercle Jokers (ジョーカーズ) en 2014. Il y a eu un second DVD avec les titres shôjo Shiroi shôjo et Nanimo iwanakatta shôjo.
Titre | Titre VO | Magazine | Date |
Gun.Fight.45 | ガン・ファイト・45 | - | - |
Shônen Horobasha-tai | 少年幌馬車隊 | - | - |
Piccolo no himitsu | ピッコロの秘密 | - | - |
Sourire d'enfance | - | - | 2010? |
Par Nicolas, le 8/4/2020 à 11:45.
Sous-catégorie(s) :
mitsuteru yokoyama, mangaka biography, tetsujin 28, kashihon manga, furoku, shônen (magazine), science-fiction, mecha
Comment:
Au départ, je partais pour parler uniquement du manga Tetsujin 28 et de l'histoire de sa création avec les textes de Yokoyama dispo dans une édition publiée par Kôbunsha en 1996. Néanmoins, j'ai pensé qu'il serait plus intéressant d'aller un peu plus loin en évoquant aussi le début de son parcours de mangaka.
Né en 1934 dans l'arrondissement de Suma à Kôbé, Mitsuteru Yokoyama est rapidement déporté avec sa famille dans la préfecture de Tottori où il grandit horrifié par la seconde guerre mondiale comme beaucoup d'enfants de sa génération. À son retour, il est choqué par les paysages incendiés de sa ville natale, notamment par les Boeing B-29 qu'il perçoit comme les machines les plus destructrices de ce monde.
Au collège, Yokoyama découvre le manga Metropolis de Osamu Tezuka. Il en lisait d'autres bien avant, mais c'est véritablement avec Metropolis qu'il commence à caresser le rêve de devenir mangaka. Pour autant, ses débuts sont loin d'être aussi simples, car il sent qu'il n'est pas un grand dessinateur dans l'âme. Le temps libre pendant le collège et le lycée lui permet d'en profiter pour améliorer son tracé et de dessiner quelques strips, comme la série des Wakai-kun pour le journal de son bahut. On trouve également des planches d'une histoire courte intitulée Hatake no takara dans la rubrique Manga no kanzume d'un supplément du magazine Manga Shônen (Janvier 1951). Ou encore Dream Town, une autre histoire courte, de 11 pages cette fois, dans la revue Shônen Shôjo Bokura Club du mois de juin 1952. Mais il décide finalement d'aller travailler dans une banque en sortant du lycée.
Les débuts dans le milieu du kashihon manga (manga à louer)
À la banque, sa passion pour le dessin ne fait que grandir, mais il n'a pas assez de temps libre pour dessiner. Après quelques mois, il démissionne pour travailler comme dessinateur dans un studio de cinéma. Entre chaque mission, il se sert de son temps libre pour dessiner des scripts de manga qu'il envoie soit au magazine Tantei-oh (pour lequel on dénombre pas moins de 7 histoires courtes), ou bien à Tôkôdô, une maison d'édition de mangas à louer de Ôsaka. Et c'est en 1955 qu'il parvient enfin à ses débuts professionnels avec Otonashi no ken, une histoire de cape et d'épée (jidaigeki). S'ensuit d'autres histoires courtes pour cet éditeur, comme Shirayuki monogatari (une version policière de Blanche-Neige) et Maken Rekken. Il rencontre enfin le succès et obtient même des félicitations de Tezuka. De là, il décide de déménager à Tokyo où Tezuka l'invite au Tokiwasô pour dessiner quelques planches de Tetsuwan Atom. Il n'y reste pas longtemps, mais sa bibliographie indique qu'il a dessiné plusieurs histoires écrites pour Osamu Tezuka (Ôgon toshi, Kairyû hatsuden, Kamen no bôkenji). Je ne peux malheureusement pas dire où ces mangas ont été publiés.
Tetsujin 28 !
En 1956, la maison d'édition Kôbunsha l'appelle et lui propose de republier Shirayuki Monogatari dans un format de série pour le magazine Shôjo. (Je parle bien du magazine, et non de la cible éditoriale). À partir de là, sa vie bascule totalement. Kôbunsha lui propose ensuite de dessiner d'autres histoires publiées en supplément, et une nouvelle série. Cette fois, c'est pour le magazine Shônen, celui-là même qui publie Tetsuwan Atom de Tezuka. Il leur envoie un script d'une ancienne histoire courte de science-fiction refusée par Tôkôdô appelée Kôtetsu Ningen 28-gô, mettant en scène un robot géant détruisant tout sur son passage. Comme on peut le deviner, ce script est le prototype de Tetsujin 28-gô.
À l'origine, Tetsujin 28 n'a rien de la figure héroïque qu'on lui attribue aujourd'hui, ni la même forme, bien qu'il soit toujours le fruit d'expérimentations hasardeuses de chercheurs complètement fous. Pendant la guerre du Pacifique, une branche de l'armée impériale japonaise, l'organisation PX-dan, souhaite construire une arme de destruction massive à l'image d'un robot géant. 27 tentatives, mais aucun d'entre eux ne survivent aux essaies. Le 28ème arrive à se stabiliser mais perd tout contrôle et commence à raser chaque ville qu'il croise sur son chemin.
Inspiré par Frankenstein et le Boeing B-29, Tetsujin 28 est conçu comme un engin de mort qui ressemble au robot que l'on peut voir sur la couverture du supplément à gauche de ce texte. Selon Yokoyama, l'histoire aurait dû en finir avec la destruction de Tetsujin 28 par le jeune détective Shôtarô Kaneda. Mais lors d'une enquête du magazine Shônen, le manga a reçu un si excellent accueil et d'innombrables lettres de la part des fans qu'il a été difficile de le terminer comme prévu. Et si le robot n'était pas un ennemi ? Et si il était un gentil justicier de métal capable de voler dans le ciel ? A partir de ces mots, Yokoyama a pratiqué une pirouette scénaristique pour faire en sorte que Tetsujin 28 était en fait Tetsujin 27, dont on a faussé la destruction, et que le véritable Tetsujin 28 se trouve encore au fond de la base ennemie. (Ce qui étrangement incohérent, car il existe un autre Tetsujin 27 !) Après un combat de titan, Tetsujin 28 détruit Tetsujin 27. L'histoire semble prendre fin, mais Tetsujin 28 continue ses destructions. Fort heureusement, il existe une télécommande pour le contrôler et mettre fin à ses agissements. Tetsujin 28 n'est ni gentil ni méchant. Il est une arme qui agit en fonction des mains qui le pilotent. Même si Kaneda le contrôle et semble juste, il suffit de voler la télécommande pour que Tetsujin détruise à nouveau ce monde. C'est ce questionnement qui subsiste tout au long du manga et de chaque histoire. Et pour cela, la suite met en scène une multitude de mauvais personnages, surtout des savants fous (Dr. Franken Stein, Dr. Dragnet, Dr. Big Fire), et des méchants robots (Black Ox, Satan, Fire Mark II, Gilbert, etc.)
Tetsujin 28 s'achève une dizaine d'années plus tard, en 1966. Entre 1953 et 1963, la télévision a eu le temps de se démocratiser au pays du soleil levant. Pour cette raison, le kashihon manga et le kamishibai ont peu à peu disparu, laissant place aux nombreux écrans, à leurs émissions de sport et aux premières séries en prises de vues réelles et d'animation. À l'instar de Tetsuwan Atom, Tetsujin 28 est d'abord adapté en séries live de science-fiction en 1960, puis en série d'animation à partir d'octobre 1963. Le manga comme les séries rencontrent un franc succès et place Yokoyama parmi les piliers de la culture manga au même titre que Tezuka et Shôtarô Ishinomori.
Plus de 60 ans après, Tetsujin 28 est désormais une figure emblématique de la culture populaire japonaise. On le considère comme le point de départ de l'immense histoire des robots géants, bien que celui du film Le roi et l'oiseau le précède de quelques années. Une statue a été installée dans le parc Wakamatsu à Kobé, et on en trouve parfois des plus petites aux entrées de boutiques de bonbon typique de l'ère Shôwa (les dagashi-ya). D'autres adaptations animées ont vu le jour, une nouvelle toutes les décennies depuis 1980. Pour ma part, j'ai une préférence pour la version à l'ambiance roman noir de 2004 réalisée par Yasuhiro Imagawa. Ce dernier est aussi le réalisateur de la série d'OVA Giant Robo, une autre création de Mitsuteru Yokoyama.
Je vais terminer cet article avec une petite anecdote. Je pense que beaucoup de fans d'Akira savent que le nom du héros, Shôtarô Kaneda, est inspiré de Tetsujin 28. Mais, quelle est l'origine de Shôtarô Kaneda dans Tetsujin 28 ?
En fait, Yokoyama était un fan de l'équipe de baseball Kokutetsu Swallows (actuelle Tokyo Yakult Swallows). Il y avait un joueur appelé Masaichi Kaneda, le célèbre lanceur de l'équipe. L'équipe n'était pas particulièrement forte, même l'une des plus désastreuses, mais Kaneda leur a rapporté la victoire a de très nombreuses reprises. Yokoyama dit qu'il était très fort dans une équipe très faible, tel un allié de la justice, c'est pourquoi il l'a beaucoup inspiré. Pour son héros dans Tetsujin 28, il gardé Kaneda et le premier kanji de son prénom, masa, qui se lit aussi shô (正). Tarô était seulement le prénom le plus commun des japonais à cette époque, ce qui permettait à n'importe quel enfant de se reconnaître.
Bibliographie de Mitsuteru Yokoyama, de 1950 à 1956.
Né en 1934 dans l'arrondissement de Suma à Kôbé, Mitsuteru Yokoyama est rapidement déporté avec sa famille dans la préfecture de Tottori où il grandit horrifié par la seconde guerre mondiale comme beaucoup d'enfants de sa génération. À son retour, il est choqué par les paysages incendiés de sa ville natale, notamment par les Boeing B-29 qu'il perçoit comme les machines les plus destructrices de ce monde.
Au collège, Yokoyama découvre le manga Metropolis de Osamu Tezuka. Il en lisait d'autres bien avant, mais c'est véritablement avec Metropolis qu'il commence à caresser le rêve de devenir mangaka. Pour autant, ses débuts sont loin d'être aussi simples, car il sent qu'il n'est pas un grand dessinateur dans l'âme. Le temps libre pendant le collège et le lycée lui permet d'en profiter pour améliorer son tracé et de dessiner quelques strips, comme la série des Wakai-kun pour le journal de son bahut. On trouve également des planches d'une histoire courte intitulée Hatake no takara dans la rubrique Manga no kanzume d'un supplément du magazine Manga Shônen (Janvier 1951). Ou encore Dream Town, une autre histoire courte, de 11 pages cette fois, dans la revue Shônen Shôjo Bokura Club du mois de juin 1952. Mais il décide finalement d'aller travailler dans une banque en sortant du lycée.
Les débuts dans le milieu du kashihon manga (manga à louer)
À la banque, sa passion pour le dessin ne fait que grandir, mais il n'a pas assez de temps libre pour dessiner. Après quelques mois, il démissionne pour travailler comme dessinateur dans un studio de cinéma. Entre chaque mission, il se sert de son temps libre pour dessiner des scripts de manga qu'il envoie soit au magazine Tantei-oh (pour lequel on dénombre pas moins de 7 histoires courtes), ou bien à Tôkôdô, une maison d'édition de mangas à louer de Ôsaka. Et c'est en 1955 qu'il parvient enfin à ses débuts professionnels avec Otonashi no ken, une histoire de cape et d'épée (jidaigeki). S'ensuit d'autres histoires courtes pour cet éditeur, comme Shirayuki monogatari (une version policière de Blanche-Neige) et Maken Rekken. Il rencontre enfin le succès et obtient même des félicitations de Tezuka. De là, il décide de déménager à Tokyo où Tezuka l'invite au Tokiwasô pour dessiner quelques planches de Tetsuwan Atom. Il n'y reste pas longtemps, mais sa bibliographie indique qu'il a dessiné plusieurs histoires écrites pour Osamu Tezuka (Ôgon toshi, Kairyû hatsuden, Kamen no bôkenji). Je ne peux malheureusement pas dire où ces mangas ont été publiés.
Tetsujin 28 !
En 1956, la maison d'édition Kôbunsha l'appelle et lui propose de republier Shirayuki Monogatari dans un format de série pour le magazine Shôjo. (Je parle bien du magazine, et non de la cible éditoriale). À partir de là, sa vie bascule totalement. Kôbunsha lui propose ensuite de dessiner d'autres histoires publiées en supplément, et une nouvelle série. Cette fois, c'est pour le magazine Shônen, celui-là même qui publie Tetsuwan Atom de Tezuka. Il leur envoie un script d'une ancienne histoire courte de science-fiction refusée par Tôkôdô appelée Kôtetsu Ningen 28-gô, mettant en scène un robot géant détruisant tout sur son passage. Comme on peut le deviner, ce script est le prototype de Tetsujin 28-gô.
À l'origine, Tetsujin 28 n'a rien de la figure héroïque qu'on lui attribue aujourd'hui, ni la même forme, bien qu'il soit toujours le fruit d'expérimentations hasardeuses de chercheurs complètement fous. Pendant la guerre du Pacifique, une branche de l'armée impériale japonaise, l'organisation PX-dan, souhaite construire une arme de destruction massive à l'image d'un robot géant. 27 tentatives, mais aucun d'entre eux ne survivent aux essaies. Le 28ème arrive à se stabiliser mais perd tout contrôle et commence à raser chaque ville qu'il croise sur son chemin.
Inspiré par Frankenstein et le Boeing B-29, Tetsujin 28 est conçu comme un engin de mort qui ressemble au robot que l'on peut voir sur la couverture du supplément à gauche de ce texte. Selon Yokoyama, l'histoire aurait dû en finir avec la destruction de Tetsujin 28 par le jeune détective Shôtarô Kaneda. Mais lors d'une enquête du magazine Shônen, le manga a reçu un si excellent accueil et d'innombrables lettres de la part des fans qu'il a été difficile de le terminer comme prévu. Et si le robot n'était pas un ennemi ? Et si il était un gentil justicier de métal capable de voler dans le ciel ? A partir de ces mots, Yokoyama a pratiqué une pirouette scénaristique pour faire en sorte que Tetsujin 28 était en fait Tetsujin 27, dont on a faussé la destruction, et que le véritable Tetsujin 28 se trouve encore au fond de la base ennemie. (Ce qui étrangement incohérent, car il existe un autre Tetsujin 27 !) Après un combat de titan, Tetsujin 28 détruit Tetsujin 27. L'histoire semble prendre fin, mais Tetsujin 28 continue ses destructions. Fort heureusement, il existe une télécommande pour le contrôler et mettre fin à ses agissements. Tetsujin 28 n'est ni gentil ni méchant. Il est une arme qui agit en fonction des mains qui le pilotent. Même si Kaneda le contrôle et semble juste, il suffit de voler la télécommande pour que Tetsujin détruise à nouveau ce monde. C'est ce questionnement qui subsiste tout au long du manga et de chaque histoire. Et pour cela, la suite met en scène une multitude de mauvais personnages, surtout des savants fous (Dr. Franken Stein, Dr. Dragnet, Dr. Big Fire), et des méchants robots (Black Ox, Satan, Fire Mark II, Gilbert, etc.)
Tetsujin 28 s'achève une dizaine d'années plus tard, en 1966. Entre 1953 et 1963, la télévision a eu le temps de se démocratiser au pays du soleil levant. Pour cette raison, le kashihon manga et le kamishibai ont peu à peu disparu, laissant place aux nombreux écrans, à leurs émissions de sport et aux premières séries en prises de vues réelles et d'animation. À l'instar de Tetsuwan Atom, Tetsujin 28 est d'abord adapté en séries live de science-fiction en 1960, puis en série d'animation à partir d'octobre 1963. Le manga comme les séries rencontrent un franc succès et place Yokoyama parmi les piliers de la culture manga au même titre que Tezuka et Shôtarô Ishinomori.
Plus de 60 ans après, Tetsujin 28 est désormais une figure emblématique de la culture populaire japonaise. On le considère comme le point de départ de l'immense histoire des robots géants, bien que celui du film Le roi et l'oiseau le précède de quelques années. Une statue a été installée dans le parc Wakamatsu à Kobé, et on en trouve parfois des plus petites aux entrées de boutiques de bonbon typique de l'ère Shôwa (les dagashi-ya). D'autres adaptations animées ont vu le jour, une nouvelle toutes les décennies depuis 1980. Pour ma part, j'ai une préférence pour la version à l'ambiance roman noir de 2004 réalisée par Yasuhiro Imagawa. Ce dernier est aussi le réalisateur de la série d'OVA Giant Robo, une autre création de Mitsuteru Yokoyama.
Je vais terminer cet article avec une petite anecdote. Je pense que beaucoup de fans d'Akira savent que le nom du héros, Shôtarô Kaneda, est inspiré de Tetsujin 28. Mais, quelle est l'origine de Shôtarô Kaneda dans Tetsujin 28 ?
En fait, Yokoyama était un fan de l'équipe de baseball Kokutetsu Swallows (actuelle Tokyo Yakult Swallows). Il y avait un joueur appelé Masaichi Kaneda, le célèbre lanceur de l'équipe. L'équipe n'était pas particulièrement forte, même l'une des plus désastreuses, mais Kaneda leur a rapporté la victoire a de très nombreuses reprises. Yokoyama dit qu'il était très fort dans une équipe très faible, tel un allié de la justice, c'est pourquoi il l'a beaucoup inspiré. Pour son héros dans Tetsujin 28, il gardé Kaneda et le premier kanji de son prénom, masa, qui se lit aussi shô (正). Tarô était seulement le prénom le plus commun des japonais à cette époque, ce qui permettait à n'importe quel enfant de se reconnaître.
Bibliographie de Mitsuteru Yokoyama, de 1950 à 1956.
Année | Titre | Format | Editeur | Magazine |
1950 | Mitsugo no kôfu | Manga | ||
Wakai-kun | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1951 | Hatake no takara | Manga (furoku) | Gakudôsha | Manga Shônen |
Mister Suma | Comic Strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
Shin'an tako shuhō | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1952 | Seibu otoko | Manga | Tantei-oh | |
Haya-ashi | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun kikanshi | ||
Dream Town | Comic strip | Shônen Shôjo Hogaraka Club | ||
Drama-kun | Kodomo Book | |||
Sugata Sanshirô-kun | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | |||
Susume John-kun | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | ||
1953 | Atama no John-kun | Manga | Tantei-oh | |
Mudai (sans titre) | Comic strip | Suma kôkô shinbun kikanshi | ||
Kôgen no utau | Manga | Tantei-oh | ||
Muhôsha chitai Billy the Kid | Manga | Tantei-oh | ||
Aru yoru no dekigoto | Manga | Tantei-oh | ||
Tarokichi Meitantei | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono | ||
Madara no fuefuki | Manga | Tantei-oh | ||
1954 | Midori-san | Manga | ||
Shinkû chitai | Manga | Tantei-oh | ||
1955 | Otonashi no ken | Kashihon | Tôkôdô | |
Shirayuki monogatari | Kashihon | Tôkôdô | ||
Maken rekken | Kashihon | Tôkôdô | ||
Ôgon toshi | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kairyû hatsuden | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kumo-jima no bôken | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Poppo-chan | Manga (furoku) | Shôjo | ||
Shirayuri Kôshinkyoku | Manga | Shôjo | ||
Robin Hood no bôken | Manga | |||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Texas kara kita otoko | Manga | |||
Tsukibue Sorabue | ||||
Gôyû Tameasa | Manga (furoku) | Shônen | ||
Christmas Carol | Manga (furoku) | Shôjo Club | ||
1956 | Hakuchô no mizu-umi | Manga | ||
Harukaze yo ganbare | Manga | Shôjo | ||
Kamen no bôkenji | Manga | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Hakuchô no mizu-umi | Manga | |||
Dôkutsu no ôgon | ||||
Ryûsha no ken | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Hakuryû kenshi | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Ichiban hoshi no uta | Manga | Kôbunsha | Shôjo | |
Tange Sazen | Manga (furoku) | Kôbunsha | Bokura | |
Tetsujin 28-gô | Manga (+furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Yuyake nikki | Manga | (Shôjo) | ||
Chidori no kyoku | Manga | (Shôjo) | ||
Chiko no gyûnyûya | Manga | (Shôjo) | ||
Numa no hotori no ie | Manga | |||
Kogarashi Daisuke | Manga (furoku) | Bôken-oh | ||
Arashigaoka | Manga | Shôjo Club | ||
Bokujô no chorus | Manga | |||
Chigusa-chan | Manga |
Par Nicolas, le 7/4/2020 à 18:52.
Sous-catégorie(s) :
mitsuteru yokoyama
Comment:
Année | Titre | Format | Editeur | Magazine |
1950 | Mitsugo no kôfu | Manga | ||
Wakai-kun | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1951 | Hatake no takara | Manga (furoku) | Gakudôsha | Manga Shônen |
Mister Suma | Comic Strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
Shin'an tako shuhō | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1952 | Seibu otoko | Manga | Tantei-oh | |
Haya-ashi | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun kikanshi | ||
Dream Town | Comic strip | Shônen Shôjo Hogaraka Club | ||
Drama-kun | Kodomo Book | |||
Sugata Sanshirô-kun | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | |||
Susume John-kun | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | ||
1953 | Atama no John-kun | Manga | Tantei-oh | |
Mudai (sans titre) | Comic strip | Suma kôkô shinbun kikanshi | ||
Kôgen no utau | Manga | Tantei-oh | ||
Muhôsha chitai Billy the Kid | Manga | Tantei-oh | ||
Aru yoru no dekigoto | Manga | Tantei-oh | ||
Tarokichi Meitantei | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono | ||
Madara no fuefuki | Manga | Tantei-oh | ||
1954 | Midori-san | Manga | ||
Shinkû chitai | Manga | Tantei-oh | ||
1955 | Otonashi no ken | Kashihon | Tôkôdô | |
Shirayuki monogatari | Kashihon | Tôkôdô | ||
Maken rekken | Kashihon | Tôkôdô | ||
Ôgon toshi | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kairyû hatsuden | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kumo-jima no bôken | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Poppo-chan | Manga (furoku) | Shôjo | ||
Shirayuri Kôshinkyoku | Manga | Shôjo | ||
Robin Hood no bôken | Manga | |||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Texas kara kita otoko | Manga | |||
Tsukibue Sorabue | ||||
Gôyû Tameasa | Manga (furoku) | Shônen | ||
Christmas Carol | Manga (furoku) | Shôjo Club | ||
1956 | Hakuchô no mizu-umi | Manga | ||
Harukaze yo ganbare | Manga | Shôjo | ||
Kamen no bôkenji | Manga | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Hakuchô no mizu-umi | Manga | |||
Dôkutsu no ôgon | ||||
Ryûsha no ken | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Hakuryû kenshi | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Ichiban hoshi no uta | Manga | Kôbunsha | Shôjo | |
Tange Sazen | Manga (furoku) | Kôbunsha | Bokura | |
Tetsujin 28-gô | Manga (+furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Yuyake nikki | Manga | (Shôjo) | ||
Chidori no kyoku | Manga | (Shôjo) | ||
Chiko no gyûnyûya | Manga | (Shôjo) | ||
Numa no hotori no ie | Manga | |||
Kogarashi Daisuke | Manga (furoku) | Bôken-oh | ||
Arashigaoka | Manga | Shôjo Club | ||
Bokujô no chorus | Manga | |||
Chigusa-chan | Manga |
Par Nicolas, le 22/12/2019 à 3:02.
Comment:
Voici la deuxième partie de mon article sur le rôle de Toshio Suzuki aux premières heures du magazine Animage. Cette fois, j'évoque le premier contact qu'il a obtenu avec Isao Takahata et Hayao Miyazaki pour préparer un dossier sur Hols, le prince du soleil. N'hésitez pas à relire l'article précédent si nécessaire en cliquant... sur cette phrase.
Un premier contact avec Isao Takahata et Hayao Miyazaki
A Terebi Land, Toshio Suzuki s'occupe principalement de la partie manga. Et son refus vient du fait qu'il n'y connait absolument rien à l'animation (oui, on parle bien d'un des futurs plus grands producteurs de film d'animation du Japon !). Mais cela n'arrête pas Hideo Ogata pour autant. Ce dernier lui explique qu'il souhaite monter un magazine pour enfants intelligents, donc avec des articles plus fournis qu'à Terebi Land, que son fils aime les séries d'animation, et en particulier Yamato, qu'il sera en charge d'à peu près tout (même si il n'est pas rédacteur en chef au début), et qu'il peut le présenter à plusieurs amatrices d'animation pour en apprendre davantage sur ce type de média. Finalement, Suzuki accepte. Mais, ironie du sort, il n'a que trois semaines pour boucler un premier jet du magazine ! Sans perdre de temps, il part à la rencontre des femmes qui se révèlent être des amatrices éclairées. Celles-ci lui parlent d'Astroboy et de Hols, prince du soleil avec nombre de détails, et qu'elles se rendent souvent à la rencontre des créateurs de leurs personnages favoris. C'est d'ailleurs ces dernières qui incitent Suzuki à se pencher sur le film d'Isao Takahata. Et il décide d'en faire l'objet d'un de ses premiers dossiers pour le premier numéro d'Animage.
Mais comment faire ? Car même si il devine qu'il peut récupérer des informations et des images auprès du studio Tôei Dôga, il ne peut pas interviewer les personnages comme on peut le faire pour un film en prises de vues réelles.
De fil en aiguille, Suzuki finit par téléphoner à Isao Takahata. Mais bien que ce dernier soit le réalisateur de Hols, il l'invite à en discuter avec Miyazaki.
Malheureusement, la requête de Miyazaki est hors de portée pour Suzuki. Ce premier contact est un véritable échec. Il se résigne et décide de récupérer des commentaires auprès de trois comédiens de doublage. Néanmoins, après une heure de discussion, la manière de parler de Miyazaki, d'évoquer les choses, tout cela l'intrigue. De plus, quand il assiste à une projection de Hols, il découvre à sa grande surprise que même si l'histoire se passe dans les pays scandinaves, le fond et les propos lui rappelle ce qu'il s'est passé au Vietnam. Mais finalement, le premier dossier Anime Encore du tout premier Animage ne s'en tient qu'à un résumé illustré du film, quelques lignes de commentaires et plusieurs croquis originaux.
Durant les premières semaines, le magazine s'écoule à 70000 exemplaires, avant de grimper très rapidement à 250000. Un tel chiffre permet à Animage de ne plus être qu'un supplément de Terebi Land, mais un magazine à part entière, et ce dès son troisième numéro.
Voila, vous en savez désormais à peu plus sur Toshio Suzuki avant qu'il ne devienne le fameux producteur du studio Ghibli, mais aussi comment le magazine Animage a été créé. Bien sûr, jusqu'aux premières idées de Nausicaä, bien des choses se passent. Comme la première rencontre entre Suzuki et les deux compères, les liens qui se créent entre eux, et leur implication de plus en plus importante dans le magazine Animage. Mais comme tout cela se rapporte à la production de Kié la petite peste et du Château de Cagliostro, je n'en parlerai pas dans cette série d'articles. Ce qui nous intéresse ici est Nausicaä, mais le chemin à parcourir est encore semé d'embûches.
Dans l'épisode précédent : Nausicaä : Toshio Suzuki et le magazine Animage (1)
Dans le prochain épisode : 1981 – Le monde de la romance et de l'aventure !
Merci d'avoir lu ! Si vous souhaitez commenter, des questions, remarques, "OMG, les fautes d'ortho !", n'hésitez pas à m'en parler sur Facebook : https://www.facebook.com/limitedanimation. :)
Bibliographie
ジブリの教科書1 風の谷のナウシカ (Ghibli no kyôkasho 1 Kaze no tani no Nausicaä), Bunshun Ghibli Bunko, 10 avril 2013, 319p.
アニメアンコール (Anime Encore (Animage #1)), Toshio SUZUKI, Tokuma Shoten, 1978.
あの旗を撃て!「アニメージュ」血風録 (Ano hata wo ute! Animage keppuroku), Hideo OGATA, Oakla Shuppan, 2004.
Dans le Studio Ghibli - Travailler en s'amusant, Toshio SUZUKI, Kana, 20 octobre 2011, 226p.
La couverture d'Animage est © Tokuma Shoten. L'affiche de Hols est © Tôei Dôga.
© Hayao Miyazaki, Nausicaä de la vallée du vent, Tokuma Shoten
Un premier contact avec Isao Takahata et Hayao Miyazaki
A Terebi Land, Toshio Suzuki s'occupe principalement de la partie manga. Et son refus vient du fait qu'il n'y connait absolument rien à l'animation (oui, on parle bien d'un des futurs plus grands producteurs de film d'animation du Japon !). Mais cela n'arrête pas Hideo Ogata pour autant. Ce dernier lui explique qu'il souhaite monter un magazine pour enfants intelligents, donc avec des articles plus fournis qu'à Terebi Land, que son fils aime les séries d'animation, et en particulier Yamato, qu'il sera en charge d'à peu près tout (même si il n'est pas rédacteur en chef au début), et qu'il peut le présenter à plusieurs amatrices d'animation pour en apprendre davantage sur ce type de média. Finalement, Suzuki accepte. Mais, ironie du sort, il n'a que trois semaines pour boucler un premier jet du magazine ! Sans perdre de temps, il part à la rencontre des femmes qui se révèlent être des amatrices éclairées. Celles-ci lui parlent d'Astroboy et de Hols, prince du soleil avec nombre de détails, et qu'elles se rendent souvent à la rencontre des créateurs de leurs personnages favoris. C'est d'ailleurs ces dernières qui incitent Suzuki à se pencher sur le film d'Isao Takahata. Et il décide d'en faire l'objet d'un de ses premiers dossiers pour le premier numéro d'Animage.
Mais comment faire ? Car même si il devine qu'il peut récupérer des informations et des images auprès du studio Tôei Dôga, il ne peut pas interviewer les personnages comme on peut le faire pour un film en prises de vues réelles.
De fil en aiguille, Suzuki finit par téléphoner à Isao Takahata. Mais bien que ce dernier soit le réalisateur de Hols, il l'invite à en discuter avec Miyazaki.
"J'ai entendu votre conversation. C'est moi qui ferais l'interview. Mais en échange, j'aimerais obtenir seize pages au lieu de huit. Pour vous parler de ce film, je dois évoquer en détail nos activités syndicales, sinon je ne pourrais pas transmettre tout ce que j'ai à dire." (Hayao Miyazaki, Ghibli no kyôkasho 1 Kaze no tani no Nausicaä, p.47.)
Malheureusement, la requête de Miyazaki est hors de portée pour Suzuki. Ce premier contact est un véritable échec. Il se résigne et décide de récupérer des commentaires auprès de trois comédiens de doublage. Néanmoins, après une heure de discussion, la manière de parler de Miyazaki, d'évoquer les choses, tout cela l'intrigue. De plus, quand il assiste à une projection de Hols, il découvre à sa grande surprise que même si l'histoire se passe dans les pays scandinaves, le fond et les propos lui rappelle ce qu'il s'est passé au Vietnam. Mais finalement, le premier dossier Anime Encore du tout premier Animage ne s'en tient qu'à un résumé illustré du film, quelques lignes de commentaires et plusieurs croquis originaux.
Durant les premières semaines, le magazine s'écoule à 70000 exemplaires, avant de grimper très rapidement à 250000. Un tel chiffre permet à Animage de ne plus être qu'un supplément de Terebi Land, mais un magazine à part entière, et ce dès son troisième numéro.
Voila, vous en savez désormais à peu plus sur Toshio Suzuki avant qu'il ne devienne le fameux producteur du studio Ghibli, mais aussi comment le magazine Animage a été créé. Bien sûr, jusqu'aux premières idées de Nausicaä, bien des choses se passent. Comme la première rencontre entre Suzuki et les deux compères, les liens qui se créent entre eux, et leur implication de plus en plus importante dans le magazine Animage. Mais comme tout cela se rapporte à la production de Kié la petite peste et du Château de Cagliostro, je n'en parlerai pas dans cette série d'articles. Ce qui nous intéresse ici est Nausicaä, mais le chemin à parcourir est encore semé d'embûches.
Dans l'épisode précédent : Nausicaä : Toshio Suzuki et le magazine Animage (1)
Dans le prochain épisode : 1981 – Le monde de la romance et de l'aventure !
Merci d'avoir lu ! Si vous souhaitez commenter, des questions, remarques, "OMG, les fautes d'ortho !", n'hésitez pas à m'en parler sur Facebook : https://www.facebook.com/limitedanimation. :)
Bibliographie
ジブリの教科書1 風の谷のナウシカ (Ghibli no kyôkasho 1 Kaze no tani no Nausicaä), Bunshun Ghibli Bunko, 10 avril 2013, 319p.
アニメアンコール (Anime Encore (Animage #1)), Toshio SUZUKI, Tokuma Shoten, 1978.
あの旗を撃て!「アニメージュ」血風録 (Ano hata wo ute! Animage keppuroku), Hideo OGATA, Oakla Shuppan, 2004.
Dans le Studio Ghibli - Travailler en s'amusant, Toshio SUZUKI, Kana, 20 octobre 2011, 226p.
La couverture d'Animage est © Tokuma Shoten. L'affiche de Hols est © Tôei Dôga.
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