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The Retromanga & Anime DB
A database focused on retro anime/manga books & magazines!
L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...
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Par Nicolas, le 8/4/2020 à 11:45.
Sous-catégorie(s) :
mitsuteru yokoyama, mangaka biography, tetsujin 28, kashihon manga, furoku, shônen (magazine), science-fiction, mecha
Comment:
Au départ, je partais pour parler uniquement du manga Tetsujin 28 et de l'histoire de sa création avec les textes de Yokoyama dispo dans une édition publiée par Kôbunsha en 1996. Néanmoins, j'ai pensé qu'il serait plus intéressant d'aller un peu plus loin en évoquant aussi le début de son parcours de mangaka.
Né en 1934 dans l'arrondissement de Suma à Kôbé, Mitsuteru Yokoyama est rapidement déporté avec sa famille dans la préfecture de Tottori où il grandit horrifié par la seconde guerre mondiale comme beaucoup d'enfants de sa génération. À son retour, il est choqué par les paysages incendiés de sa ville natale, notamment par les Boeing B-29 qu'il perçoit comme les machines les plus destructrices de ce monde.
Au collège, Yokoyama découvre le manga Metropolis de Osamu Tezuka. Il en lisait d'autres bien avant, mais c'est véritablement avec Metropolis qu'il commence à caresser le rêve de devenir mangaka. Pour autant, ses débuts sont loin d'être aussi simples, car il sent qu'il n'est pas un grand dessinateur dans l'âme. Le temps libre pendant le collège et le lycée lui permet d'en profiter pour améliorer son tracé et de dessiner quelques strips, comme la série des Wakai-kun pour le journal de son bahut. On trouve également des planches d'une histoire courte intitulée Hatake no takara dans la rubrique Manga no kanzume d'un supplément du magazine Manga Shônen (Janvier 1951). Ou encore Dream Town, une autre histoire courte, de 11 pages cette fois, dans la revue Shônen Shôjo Bokura Club du mois de juin 1952. Mais il décide finalement d'aller travailler dans une banque en sortant du lycée.
Les débuts dans le milieu du kashihon manga (manga à louer)
À la banque, sa passion pour le dessin ne fait que grandir, mais il n'a pas assez de temps libre pour dessiner. Après quelques mois, il démissionne pour travailler comme dessinateur dans un studio de cinéma. Entre chaque mission, il se sert de son temps libre pour dessiner des scripts de manga qu'il envoie soit au magazine Tantei-oh (pour lequel on dénombre pas moins de 7 histoires courtes), ou bien à Tôkôdô, une maison d'édition de mangas à louer de Ôsaka. Et c'est en 1955 qu'il parvient enfin à ses débuts professionnels avec Otonashi no ken, une histoire de cape et d'épée (jidaigeki). S'ensuit d'autres histoires courtes pour cet éditeur, comme Shirayuki monogatari (une version policière de Blanche-Neige) et Maken Rekken. Il rencontre enfin le succès et obtient même des félicitations de Tezuka. De là, il décide de déménager à Tokyo où Tezuka l'invite au Tokiwasô pour dessiner quelques planches de Tetsuwan Atom. Il n'y reste pas longtemps, mais sa bibliographie indique qu'il a dessiné plusieurs histoires écrites pour Osamu Tezuka (Ôgon toshi, Kairyû hatsuden, Kamen no bôkenji). Je ne peux malheureusement pas dire où ces mangas ont été publiés.
Tetsujin 28 !
En 1956, la maison d'édition Kôbunsha l'appelle et lui propose de republier Shirayuki Monogatari dans un format de série pour le magazine Shôjo. (Je parle bien du magazine, et non de la cible éditoriale). À partir de là, sa vie bascule totalement. Kôbunsha lui propose ensuite de dessiner d'autres histoires publiées en supplément, et une nouvelle série. Cette fois, c'est pour le magazine Shônen, celui-là même qui publie Tetsuwan Atom de Tezuka. Il leur envoie un script d'une ancienne histoire courte de science-fiction refusée par Tôkôdô appelée Kôtetsu Ningen 28-gô, mettant en scène un robot géant détruisant tout sur son passage. Comme on peut le deviner, ce script est le prototype de Tetsujin 28-gô.
À l'origine, Tetsujin 28 n'a rien de la figure héroïque qu'on lui attribue aujourd'hui, ni la même forme, bien qu'il soit toujours le fruit d'expérimentations hasardeuses de chercheurs complètement fous. Pendant la guerre du Pacifique, une branche de l'armée impériale japonaise, l'organisation PX-dan, souhaite construire une arme de destruction massive à l'image d'un robot géant. 27 tentatives, mais aucun d'entre eux ne survivent aux essaies. Le 28ème arrive à se stabiliser mais perd tout contrôle et commence à raser chaque ville qu'il croise sur son chemin.
Inspiré par Frankenstein et le Boeing B-29, Tetsujin 28 est conçu comme un engin de mort qui ressemble au robot que l'on peut voir sur la couverture du supplément à gauche de ce texte. Selon Yokoyama, l'histoire aurait dû en finir avec la destruction de Tetsujin 28 par le jeune détective Shôtarô Kaneda. Mais lors d'une enquête du magazine Shônen, le manga a reçu un si excellent accueil et d'innombrables lettres de la part des fans qu'il a été difficile de le terminer comme prévu. Et si le robot n'était pas un ennemi ? Et si il était un gentil justicier de métal capable de voler dans le ciel ? A partir de ces mots, Yokoyama a pratiqué une pirouette scénaristique pour faire en sorte que Tetsujin 28 était en fait Tetsujin 27, dont on a faussé la destruction, et que le véritable Tetsujin 28 se trouve encore au fond de la base ennemie. (Ce qui étrangement incohérent, car il existe un autre Tetsujin 27 !) Après un combat de titan, Tetsujin 28 détruit Tetsujin 27. L'histoire semble prendre fin, mais Tetsujin 28 continue ses destructions. Fort heureusement, il existe une télécommande pour le contrôler et mettre fin à ses agissements. Tetsujin 28 n'est ni gentil ni méchant. Il est une arme qui agit en fonction des mains qui le pilotent. Même si Kaneda le contrôle et semble juste, il suffit de voler la télécommande pour que Tetsujin détruise à nouveau ce monde. C'est ce questionnement qui subsiste tout au long du manga et de chaque histoire. Et pour cela, la suite met en scène une multitude de mauvais personnages, surtout des savants fous (Dr. Franken Stein, Dr. Dragnet, Dr. Big Fire), et des méchants robots (Black Ox, Satan, Fire Mark II, Gilbert, etc.)
Tetsujin 28 s'achève une dizaine d'années plus tard, en 1966. Entre 1953 et 1963, la télévision a eu le temps de se démocratiser au pays du soleil levant. Pour cette raison, le kashihon manga et le kamishibai ont peu à peu disparu, laissant place aux nombreux écrans, à leurs émissions de sport et aux premières séries en prises de vues réelles et d'animation. À l'instar de Tetsuwan Atom, Tetsujin 28 est d'abord adapté en séries live de science-fiction en 1960, puis en série d'animation à partir d'octobre 1963. Le manga comme les séries rencontrent un franc succès et place Yokoyama parmi les piliers de la culture manga au même titre que Tezuka et Shôtarô Ishinomori.
Plus de 60 ans après, Tetsujin 28 est désormais une figure emblématique de la culture populaire japonaise. On le considère comme le point de départ de l'immense histoire des robots géants, bien que celui du film Le roi et l'oiseau le précède de quelques années. Une statue a été installée dans le parc Wakamatsu à Kobé, et on en trouve parfois des plus petites aux entrées de boutiques de bonbon typique de l'ère Shôwa (les dagashi-ya). D'autres adaptations animées ont vu le jour, une nouvelle toutes les décennies depuis 1980. Pour ma part, j'ai une préférence pour la version à l'ambiance roman noir de 2004 réalisée par Yasuhiro Imagawa. Ce dernier est aussi le réalisateur de la série d'OVA Giant Robo, une autre création de Mitsuteru Yokoyama.
Je vais terminer cet article avec une petite anecdote. Je pense que beaucoup de fans d'Akira savent que le nom du héros, Shôtarô Kaneda, est inspiré de Tetsujin 28. Mais, quelle est l'origine de Shôtarô Kaneda dans Tetsujin 28 ?
En fait, Yokoyama était un fan de l'équipe de baseball Kokutetsu Swallows (actuelle Tokyo Yakult Swallows). Il y avait un joueur appelé Masaichi Kaneda, le célèbre lanceur de l'équipe. L'équipe n'était pas particulièrement forte, même l'une des plus désastreuses, mais Kaneda leur a rapporté la victoire a de très nombreuses reprises. Yokoyama dit qu'il était très fort dans une équipe très faible, tel un allié de la justice, c'est pourquoi il l'a beaucoup inspiré. Pour son héros dans Tetsujin 28, il gardé Kaneda et le premier kanji de son prénom, masa, qui se lit aussi shô (正). Tarô était seulement le prénom le plus commun des japonais à cette époque, ce qui permettait à n'importe quel enfant de se reconnaître.
Bibliographie de Mitsuteru Yokoyama, de 1950 à 1956.
Né en 1934 dans l'arrondissement de Suma à Kôbé, Mitsuteru Yokoyama est rapidement déporté avec sa famille dans la préfecture de Tottori où il grandit horrifié par la seconde guerre mondiale comme beaucoup d'enfants de sa génération. À son retour, il est choqué par les paysages incendiés de sa ville natale, notamment par les Boeing B-29 qu'il perçoit comme les machines les plus destructrices de ce monde.
Au collège, Yokoyama découvre le manga Metropolis de Osamu Tezuka. Il en lisait d'autres bien avant, mais c'est véritablement avec Metropolis qu'il commence à caresser le rêve de devenir mangaka. Pour autant, ses débuts sont loin d'être aussi simples, car il sent qu'il n'est pas un grand dessinateur dans l'âme. Le temps libre pendant le collège et le lycée lui permet d'en profiter pour améliorer son tracé et de dessiner quelques strips, comme la série des Wakai-kun pour le journal de son bahut. On trouve également des planches d'une histoire courte intitulée Hatake no takara dans la rubrique Manga no kanzume d'un supplément du magazine Manga Shônen (Janvier 1951). Ou encore Dream Town, une autre histoire courte, de 11 pages cette fois, dans la revue Shônen Shôjo Bokura Club du mois de juin 1952. Mais il décide finalement d'aller travailler dans une banque en sortant du lycée.
Les débuts dans le milieu du kashihon manga (manga à louer)
À la banque, sa passion pour le dessin ne fait que grandir, mais il n'a pas assez de temps libre pour dessiner. Après quelques mois, il démissionne pour travailler comme dessinateur dans un studio de cinéma. Entre chaque mission, il se sert de son temps libre pour dessiner des scripts de manga qu'il envoie soit au magazine Tantei-oh (pour lequel on dénombre pas moins de 7 histoires courtes), ou bien à Tôkôdô, une maison d'édition de mangas à louer de Ôsaka. Et c'est en 1955 qu'il parvient enfin à ses débuts professionnels avec Otonashi no ken, une histoire de cape et d'épée (jidaigeki). S'ensuit d'autres histoires courtes pour cet éditeur, comme Shirayuki monogatari (une version policière de Blanche-Neige) et Maken Rekken. Il rencontre enfin le succès et obtient même des félicitations de Tezuka. De là, il décide de déménager à Tokyo où Tezuka l'invite au Tokiwasô pour dessiner quelques planches de Tetsuwan Atom. Il n'y reste pas longtemps, mais sa bibliographie indique qu'il a dessiné plusieurs histoires écrites pour Osamu Tezuka (Ôgon toshi, Kairyû hatsuden, Kamen no bôkenji). Je ne peux malheureusement pas dire où ces mangas ont été publiés.
Tetsujin 28 !
En 1956, la maison d'édition Kôbunsha l'appelle et lui propose de republier Shirayuki Monogatari dans un format de série pour le magazine Shôjo. (Je parle bien du magazine, et non de la cible éditoriale). À partir de là, sa vie bascule totalement. Kôbunsha lui propose ensuite de dessiner d'autres histoires publiées en supplément, et une nouvelle série. Cette fois, c'est pour le magazine Shônen, celui-là même qui publie Tetsuwan Atom de Tezuka. Il leur envoie un script d'une ancienne histoire courte de science-fiction refusée par Tôkôdô appelée Kôtetsu Ningen 28-gô, mettant en scène un robot géant détruisant tout sur son passage. Comme on peut le deviner, ce script est le prototype de Tetsujin 28-gô.
À l'origine, Tetsujin 28 n'a rien de la figure héroïque qu'on lui attribue aujourd'hui, ni la même forme, bien qu'il soit toujours le fruit d'expérimentations hasardeuses de chercheurs complètement fous. Pendant la guerre du Pacifique, une branche de l'armée impériale japonaise, l'organisation PX-dan, souhaite construire une arme de destruction massive à l'image d'un robot géant. 27 tentatives, mais aucun d'entre eux ne survivent aux essaies. Le 28ème arrive à se stabiliser mais perd tout contrôle et commence à raser chaque ville qu'il croise sur son chemin.
Inspiré par Frankenstein et le Boeing B-29, Tetsujin 28 est conçu comme un engin de mort qui ressemble au robot que l'on peut voir sur la couverture du supplément à gauche de ce texte. Selon Yokoyama, l'histoire aurait dû en finir avec la destruction de Tetsujin 28 par le jeune détective Shôtarô Kaneda. Mais lors d'une enquête du magazine Shônen, le manga a reçu un si excellent accueil et d'innombrables lettres de la part des fans qu'il a été difficile de le terminer comme prévu. Et si le robot n'était pas un ennemi ? Et si il était un gentil justicier de métal capable de voler dans le ciel ? A partir de ces mots, Yokoyama a pratiqué une pirouette scénaristique pour faire en sorte que Tetsujin 28 était en fait Tetsujin 27, dont on a faussé la destruction, et que le véritable Tetsujin 28 se trouve encore au fond de la base ennemie. (Ce qui étrangement incohérent, car il existe un autre Tetsujin 27 !) Après un combat de titan, Tetsujin 28 détruit Tetsujin 27. L'histoire semble prendre fin, mais Tetsujin 28 continue ses destructions. Fort heureusement, il existe une télécommande pour le contrôler et mettre fin à ses agissements. Tetsujin 28 n'est ni gentil ni méchant. Il est une arme qui agit en fonction des mains qui le pilotent. Même si Kaneda le contrôle et semble juste, il suffit de voler la télécommande pour que Tetsujin détruise à nouveau ce monde. C'est ce questionnement qui subsiste tout au long du manga et de chaque histoire. Et pour cela, la suite met en scène une multitude de mauvais personnages, surtout des savants fous (Dr. Franken Stein, Dr. Dragnet, Dr. Big Fire), et des méchants robots (Black Ox, Satan, Fire Mark II, Gilbert, etc.)
Tetsujin 28 s'achève une dizaine d'années plus tard, en 1966. Entre 1953 et 1963, la télévision a eu le temps de se démocratiser au pays du soleil levant. Pour cette raison, le kashihon manga et le kamishibai ont peu à peu disparu, laissant place aux nombreux écrans, à leurs émissions de sport et aux premières séries en prises de vues réelles et d'animation. À l'instar de Tetsuwan Atom, Tetsujin 28 est d'abord adapté en séries live de science-fiction en 1960, puis en série d'animation à partir d'octobre 1963. Le manga comme les séries rencontrent un franc succès et place Yokoyama parmi les piliers de la culture manga au même titre que Tezuka et Shôtarô Ishinomori.
Plus de 60 ans après, Tetsujin 28 est désormais une figure emblématique de la culture populaire japonaise. On le considère comme le point de départ de l'immense histoire des robots géants, bien que celui du film Le roi et l'oiseau le précède de quelques années. Une statue a été installée dans le parc Wakamatsu à Kobé, et on en trouve parfois des plus petites aux entrées de boutiques de bonbon typique de l'ère Shôwa (les dagashi-ya). D'autres adaptations animées ont vu le jour, une nouvelle toutes les décennies depuis 1980. Pour ma part, j'ai une préférence pour la version à l'ambiance roman noir de 2004 réalisée par Yasuhiro Imagawa. Ce dernier est aussi le réalisateur de la série d'OVA Giant Robo, une autre création de Mitsuteru Yokoyama.
Je vais terminer cet article avec une petite anecdote. Je pense que beaucoup de fans d'Akira savent que le nom du héros, Shôtarô Kaneda, est inspiré de Tetsujin 28. Mais, quelle est l'origine de Shôtarô Kaneda dans Tetsujin 28 ?
En fait, Yokoyama était un fan de l'équipe de baseball Kokutetsu Swallows (actuelle Tokyo Yakult Swallows). Il y avait un joueur appelé Masaichi Kaneda, le célèbre lanceur de l'équipe. L'équipe n'était pas particulièrement forte, même l'une des plus désastreuses, mais Kaneda leur a rapporté la victoire a de très nombreuses reprises. Yokoyama dit qu'il était très fort dans une équipe très faible, tel un allié de la justice, c'est pourquoi il l'a beaucoup inspiré. Pour son héros dans Tetsujin 28, il gardé Kaneda et le premier kanji de son prénom, masa, qui se lit aussi shô (正). Tarô était seulement le prénom le plus commun des japonais à cette époque, ce qui permettait à n'importe quel enfant de se reconnaître.
Bibliographie de Mitsuteru Yokoyama, de 1950 à 1956.
Année | Titre | Format | Editeur | Magazine |
1950 | Mitsugo no kôfu | Manga | ||
Wakai-kun | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1951 | Hatake no takara | Manga (furoku) | Gakudôsha | Manga Shônen |
Mister Suma | Comic Strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
Shin'an tako shuhō | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1952 | Seibu otoko | Manga | Tantei-oh | |
Haya-ashi | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun kikanshi | ||
Dream Town | Comic strip | Shônen Shôjo Hogaraka Club | ||
Drama-kun | Kodomo Book | |||
Sugata Sanshirô-kun | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | |||
Susume John-kun | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | ||
1953 | Atama no John-kun | Manga | Tantei-oh | |
Mudai (sans titre) | Comic strip | Suma kôkô shinbun kikanshi | ||
Kôgen no utau | Manga | Tantei-oh | ||
Muhôsha chitai Billy the Kid | Manga | Tantei-oh | ||
Aru yoru no dekigoto | Manga | Tantei-oh | ||
Tarokichi Meitantei | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono | ||
Madara no fuefuki | Manga | Tantei-oh | ||
1954 | Midori-san | Manga | ||
Shinkû chitai | Manga | Tantei-oh | ||
1955 | Otonashi no ken | Kashihon | Tôkôdô | |
Shirayuki monogatari | Kashihon | Tôkôdô | ||
Maken rekken | Kashihon | Tôkôdô | ||
Ôgon toshi | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kairyû hatsuden | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kumo-jima no bôken | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Poppo-chan | Manga (furoku) | Shôjo | ||
Shirayuri Kôshinkyoku | Manga | Shôjo | ||
Robin Hood no bôken | Manga | |||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Texas kara kita otoko | Manga | |||
Tsukibue Sorabue | ||||
Gôyû Tameasa | Manga (furoku) | Shônen | ||
Christmas Carol | Manga (furoku) | Shôjo Club | ||
1956 | Hakuchô no mizu-umi | Manga | ||
Harukaze yo ganbare | Manga | Shôjo | ||
Kamen no bôkenji | Manga | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Hakuchô no mizu-umi | Manga | |||
Dôkutsu no ôgon | ||||
Ryûsha no ken | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Hakuryû kenshi | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Ichiban hoshi no uta | Manga | Kôbunsha | Shôjo | |
Tange Sazen | Manga (furoku) | Kôbunsha | Bokura | |
Tetsujin 28-gô | Manga (+furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Yuyake nikki | Manga | (Shôjo) | ||
Chidori no kyoku | Manga | (Shôjo) | ||
Chiko no gyûnyûya | Manga | (Shôjo) | ||
Numa no hotori no ie | Manga | |||
Kogarashi Daisuke | Manga (furoku) | Bôken-oh | ||
Arashigaoka | Manga | Shôjo Club | ||
Bokujô no chorus | Manga | |||
Chigusa-chan | Manga |
Par Nicolas, le 7/4/2020 à 18:52.
Sous-catégorie(s) :
mitsuteru yokoyama
Comment:
Année | Titre | Format | Editeur | Magazine |
1950 | Mitsugo no kôfu | Manga | ||
Wakai-kun | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1951 | Hatake no takara | Manga (furoku) | Gakudôsha | Manga Shônen |
Mister Suma | Comic Strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
Shin'an tako shuhō | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun | ||
1952 | Seibu otoko | Manga | Tantei-oh | |
Haya-ashi | Comic strip | Suma Kôkô Shinbun kikanshi | ||
Dream Town | Comic strip | Shônen Shôjo Hogaraka Club | ||
Drama-kun | Kodomo Book | |||
Sugata Sanshirô-kun | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | |||
Susume John-kun | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono Book | ||
1953 | Atama no John-kun | Manga | Tantei-oh | |
Mudai (sans titre) | Comic strip | Suma kôkô shinbun kikanshi | ||
Kôgen no utau | Manga | Tantei-oh | ||
Muhôsha chitai Billy the Kid | Manga | Tantei-oh | ||
Aru yoru no dekigoto | Manga | Tantei-oh | ||
Tarokichi Meitantei | Manga | Shônen Shôjo Yomikiri Yomimono | ||
Madara no fuefuki | Manga | Tantei-oh | ||
1954 | Midori-san | Manga | ||
Shinkû chitai | Manga | Tantei-oh | ||
1955 | Otonashi no ken | Kashihon | Tôkôdô | |
Shirayuki monogatari | Kashihon | Tôkôdô | ||
Maken rekken | Kashihon | Tôkôdô | ||
Ôgon toshi | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kairyû hatsuden | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Kumo-jima no bôken | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Poppo-chan | Manga (furoku) | Shôjo | ||
Shirayuri Kôshinkyoku | Manga | Shôjo | ||
Robin Hood no bôken | Manga | |||
Tarzan no dôkutsu | Kashihon | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Texas kara kita otoko | Manga | |||
Tsukibue Sorabue | ||||
Gôyû Tameasa | Manga (furoku) | Shônen | ||
Christmas Carol | Manga (furoku) | Shôjo Club | ||
1956 | Hakuchô no mizu-umi | Manga | ||
Harukaze yo ganbare | Manga | Shôjo | ||
Kamen no bôkenji | Manga | scénario d'Osamu Tezuka | ||
Hakuchô no mizu-umi | Manga | |||
Dôkutsu no ôgon | ||||
Ryûsha no ken | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Hakuryû kenshi | Manga (furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Ichiban hoshi no uta | Manga | Kôbunsha | Shôjo | |
Tange Sazen | Manga (furoku) | Kôbunsha | Bokura | |
Tetsujin 28-gô | Manga (+furoku) | Kôbunsha | Shônen | |
Yuyake nikki | Manga | (Shôjo) | ||
Chidori no kyoku | Manga | (Shôjo) | ||
Chiko no gyûnyûya | Manga | (Shôjo) | ||
Numa no hotori no ie | Manga | |||
Kogarashi Daisuke | Manga (furoku) | Bôken-oh | ||
Arashigaoka | Manga | Shôjo Club | ||
Bokujô no chorus | Manga | |||
Chigusa-chan | Manga |
Par Nicolas, le 22/3/2020 à 12:26.
Comment:
Ce vendredi 20 mars, c'est le printemps, et je devais impérativement rendre deux volumes de Tetsujin 28 à la bibliothèque de Kyôbashi dans le quartier de Tsukiji. Et comme je n'aime pas tellement prendre le train (surtout en ce moment), j'ai préféré prendre mon temps en marchant le long de la rivière Sumidagawa en direction du sud.
Le rivière Sumidagawa est l'une des plus grosses rivières de la région, avec celle d'Arakawa, qui coupe littéralement tout Tokyo en deux, du nord au sud. Elle prend sa source dans la rivière Arakawa puis redescend jusque dans la Baie de Tokyo vers Odaiba. Comme j'habite dans l'arrondissement de Kôtô-ku un peu au sud de Ryôgoku, je dois systématiquement la traverser pour me rendre à Akihabara ou à Ueno, que ce soit à pied ou en train. Autant dire qu'elle fait vraiment partie de mon quotidien. Et j'apprécie également de me balader tout le long.
Culturellement, Sumidagawa apparaît dans de nombreuses oeuvres d'art, en particulier dans des estampes de Hiroshige, de Hokusai, ou même dans les japonaiseries de Van Gogh. Sur ces estampes, on voit souvent qu'un seul pont, celui de Senju Ohashi-bashi qui relie Minami-senju et Kita-senju. Ce dernier, construit en 1594, était pendant longtemps le seul et unique pont de la rivière. Et quand on se balade le long de cette dernière près de Ryôgoku, on peut observer des copies d'estampes mettant en scène le quotidien des japonais au bord de Sumidagawa. De nos jours, elle est surplombée par 26 ponts et longée par des centaines de bâtiments résidentiels.
Mais surtout, Sumidagawa est vivante ! Je ne crois pas qu'on s'en rende compte sans s'y promener souvent, mais il est très animé comme fleuve. Beaucoup de gens y font leur footing en allant d'un pont à un autre, peignent le paysage environnant, pêchent, emmènent leur chien dans un coin qui leur est réservé pour s'amuser, ou jouent d'un instrument. De plus, tout est aménagé pour. Il est également possible d'y naviguer tout en mangeant dans l'un des bâteaux-restaurants chinois, ou bien d'admirer le paysage dans le Queen Esmeralda designé par Leiji Matsumoto.
Enfin, le plus grand événement à voir aux abords de Sumidagawa est sans aucun doute son feu d'artifice. Historiquement, le grand feu d'artifice de Sumidagawa est le plus vieux feu d'artifice du pays dont les plus anciennes traces remontent jusqu'en 1732. Les feux sont nés après la famine de Kyôhô entre 1732-33 qui aurait fait jusqu'à 169.000 morts. A l'origine, c'était un feu d'artifice en la mémoire des personnes décédés, mais ironiquement, cette mémoire à été oubliée depuis bien longtemps pour ne laisser place qu'à un grand événement célébrant l'été japonais. Il reste pourtant des traces de cette catastrophe encore aujourd'hui. Les stands de pomme de terre douce en sont un bel exemple. Au lendemain de la famine, on donnait des pommes de terre douces aux habitants pendant le festival pour qu'il n'ait plus jamais à la subir. Déguster une "sweet potato" pendant un festival viendrait spécifiquement de cette histoire, mais là encore, son origine a été oubliée depuis longtemps.
De nos jours, des centaines de milliers de personnes viennent des quatre coins du pays comme du monde entier pour assister à ces feux d'artifices. Ça laisse songeur. :)
Le rivière Sumidagawa est l'une des plus grosses rivières de la région, avec celle d'Arakawa, qui coupe littéralement tout Tokyo en deux, du nord au sud. Elle prend sa source dans la rivière Arakawa puis redescend jusque dans la Baie de Tokyo vers Odaiba. Comme j'habite dans l'arrondissement de Kôtô-ku un peu au sud de Ryôgoku, je dois systématiquement la traverser pour me rendre à Akihabara ou à Ueno, que ce soit à pied ou en train. Autant dire qu'elle fait vraiment partie de mon quotidien. Et j'apprécie également de me balader tout le long.
Culturellement, Sumidagawa apparaît dans de nombreuses oeuvres d'art, en particulier dans des estampes de Hiroshige, de Hokusai, ou même dans les japonaiseries de Van Gogh. Sur ces estampes, on voit souvent qu'un seul pont, celui de Senju Ohashi-bashi qui relie Minami-senju et Kita-senju. Ce dernier, construit en 1594, était pendant longtemps le seul et unique pont de la rivière. Et quand on se balade le long de cette dernière près de Ryôgoku, on peut observer des copies d'estampes mettant en scène le quotidien des japonais au bord de Sumidagawa. De nos jours, elle est surplombée par 26 ponts et longée par des centaines de bâtiments résidentiels.
Mais surtout, Sumidagawa est vivante ! Je ne crois pas qu'on s'en rende compte sans s'y promener souvent, mais il est très animé comme fleuve. Beaucoup de gens y font leur footing en allant d'un pont à un autre, peignent le paysage environnant, pêchent, emmènent leur chien dans un coin qui leur est réservé pour s'amuser, ou jouent d'un instrument. De plus, tout est aménagé pour. Il est également possible d'y naviguer tout en mangeant dans l'un des bâteaux-restaurants chinois, ou bien d'admirer le paysage dans le Queen Esmeralda designé par Leiji Matsumoto.
Enfin, le plus grand événement à voir aux abords de Sumidagawa est sans aucun doute son feu d'artifice. Historiquement, le grand feu d'artifice de Sumidagawa est le plus vieux feu d'artifice du pays dont les plus anciennes traces remontent jusqu'en 1732. Les feux sont nés après la famine de Kyôhô entre 1732-33 qui aurait fait jusqu'à 169.000 morts. A l'origine, c'était un feu d'artifice en la mémoire des personnes décédés, mais ironiquement, cette mémoire à été oubliée depuis bien longtemps pour ne laisser place qu'à un grand événement célébrant l'été japonais. Il reste pourtant des traces de cette catastrophe encore aujourd'hui. Les stands de pomme de terre douce en sont un bel exemple. Au lendemain de la famine, on donnait des pommes de terre douces aux habitants pendant le festival pour qu'il n'ait plus jamais à la subir. Déguster une "sweet potato" pendant un festival viendrait spécifiquement de cette histoire, mais là encore, son origine a été oubliée depuis longtemps.
De nos jours, des centaines de milliers de personnes viennent des quatre coins du pays comme du monde entier pour assister à ces feux d'artifices. Ça laisse songeur. :)
Par Nicolas, le 13/3/2020 à 10:30.
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japon, tokyo, taitô, yanaka, yanaka ginza, yanaka reien, temple tennôji, balade, voyage
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Ce jeudi 12 mars (2020), je me suis baladé dans le quartier de Yanaka, celui qu'on appelle également le vieux Tokyo. Pour la petite histoire, Yanaka serait le seul quartier de la capitale à avoir survécu aux bombardements de Tokyo pendant la seconde guerre mondiale. Le quartier a bien changé depuis, mais certains coins, comme la rue commerçante Yanaka Ginza, serait encore d'époque.
En route !
Tout d'abord, je suis d'abord allé jusqu'à Ueno en vélo, puis j'ai filé au nord-ouest en direction de Nippori. Je suis passé par la rue entre le parc d'Ueno et le lac Shinobazu. J'aurais pu passer directement par le parc, mais il y a de plus en plus de peuple en ce moment avec la saison des cerisiers qui arrive.
D'ailleurs, quand on longe le parc, on peut tomber sur un hôtel très particulier, le Suigetsu Hotel Ohgaisou. Je ne suis pas là pour faire la pub de cet hôtel, mais il est tout de même important pour quiconque apprécie la littérature japonaise. Avant de devenir un hôtel, il s'agissait de l'ancienne résidence de Mori Ôgai, le célèbre romancier de Mai Hime (La danseuse) et de L'Intendant Sanshô. Bien sûr, ce n'est pas non plus ultra-exceptionnel, alors je recommande ce spot seulement si on a du temps devant nous.
Plus j'allais vers le nord, plus je reconnaissais le paysage. En fait, même si je n'ai jamais vraiment visité le centre de Yanaka, je suis déjà passé par plusieurs rues autour pour me rendre à la bibliothèque de l'Université des Beaux-Arts d'Ueno quand j'habitais dans le quartier de Hakusan. Je suis vraiment tête en l'air... ^^"
Cette fois, je m'y rends vraiment dans le but de découvrir ce qui fait le charme de Yanaka, avec deux spots en tête : la rue commerçante Yanaka Ginza, et le cimetière Yanaka Reien avec son avenue bordée de cerisiers.
Le cimetière Yanaka Reien
Ça peut paraître bizarre de parler de cimetière, mais en vrai, on est pas là pour le visiter, mais plutôt pour marcher le long de Sakura-doori, l'avenue des cerisiers, qui rejoint ensuite le temple Tennôji. Mais je dois admettre que ce cimetière est l'un des plus grand que j'ai vu dans toute cette ville, il ferait environ dix hectares. C'est là que Yoshinobu Tokugawa, le dernier shogun de l'ère Edo, a été enterré, mais je ne l'ai su qu'après sur internet. Et comme on est que mi-mars, les cerisiers ne sont pas encore en fleurs. Le spectacle n'est pas lugubre pour autant, d'autant plus que le ciel était bleu, mais ce sera sans doute bien plus sympa à voir d'ici deux ou trois semaines quand les cerisiers vont fleurir. Néanmoins, un jolie paysage s'est déroulé devant mes yeux quand je suis arrivé devant le temple Tennôji.
Le temple Tennôji
On peut découvrir de nombreux temples à Yanaka, mais le plus populaire d'entre eux est certainement le temple Tennôji. Il aurait été construit pendant l'ère Muromachi, entre 1394 et 1427. Et à première vue, sa structure est assez différente des autres temples bouddhistes que j'ai pu visiter jusque là. Je ne suis pas expert non plus donc je n'irai pas plus loin dans les détails. Néanmoins, quand je suis arrivé devant, j'ai été aussi frappé par la statue de Bouddha en bronze, Tennôji daibutsu, qui se trouve sur la gauche. Celle-ci a été créée en 1690 par Ota Kyuemon. Avec les arbres tout autour, on peut dire que le spectacle en vaut la chandelle.
Vers Yanaka Ginza
En dégotant une carte du quartier à la deuxième entrée du temple, j'ai constaté que je pouvais me rendre jusqu'à Yanaka Ginza en longeant un petit chemin le long des rails de la station Nippori. Je décide de suivre ce parcours puis de remonter vers l'ouest. Cinq minutes après, je tombe sur un embranchement. Le chemin de droite, d'où l'on peut voir divers petits magasins et des stands de nourriture, m'indique que j'arrive bientôt à Yanaka Ginza. Je l'emprunte, puis une fois au bout, je me retrouve en haut d'un escalier menant vers de la fameuse rue commerçante.
Le paysage est étonnant. J'ai déjà parcouru des tas de shôtengai, mais jamais d'un tel point de vue. On sent vraiment qu'on est sur le point d'entre dans un monde ancien. Dire que ce genre de rue était très populaire autrefois semble surréaliste quand on y pense. Bien sûr, une fois à l'intérieur, les commerces qu'on y trouve ne sont pas si différents des autres. Elle est plus étroite mais aussi plus calme que les rues commerçantes couvertes d'Asakusa. Il ne faut qu'une dizaine de minutes pour la parcourir, plus longtemps si on s'arrête pour manger. Une fois au bout, on peut poursuivre vers d'autres commerces en tournant à droite. C'est d'ailleurs là que j'ai trouvé le petit office du tourisme du quartier avec ses cartes et ses parcours pour découvrir tous les temples des environs. C'est très sympa, mais je n'ai pas poussé la visite plus loin. Je réserve ça pour quand les cerisiers seront en fleurs.
Pour finir...
J'ai passé une excellente journée. Il a fait super beau, 18°C, ce qui est rare pour un début mars.
J'ai oublié d'en parler avant, mais en rendant vers Yanaka, je suis passé devant une petite librairie de livres d'occasions appelée Kôsho Mimizuku. On y trouve de tout, sur l'art, l'histoire, ou bien la religion. Le gérant y est très gentil et à l'écoute. En apprenant que j'étais français, il m'avoue un faible pour la philosophie de Foucault et l'oeuvre de Boris Vian.
Pour ma part, en bon amateur de mangas, je lui ai demandé ce qu'il avait à ce sujet. Il m'a dirigé vers quelques bouquins de Yoshiharu Tsugé et de Shinji Nagashima, deux anciens mangakas du magazine Garo que j'apprécie beaucoup. Le gérant les aime tout autant mais préfère quand même le grand Shirato Sanpei et son Kamui-den emblématique.
J'en ai profité pour acheter Hinkon Ryokô-ki, une chronique de voyage composée de 13 essais écris par Yoshiharu Tsugé et publié en 1991.
Si jamais vous passez dans le coin, je recommande ce passage en librairie.
C'est tout pour aujourd'hui. Mais voici d'autres photos pour continuer un peu la visite.
En route !
Tout d'abord, je suis d'abord allé jusqu'à Ueno en vélo, puis j'ai filé au nord-ouest en direction de Nippori. Je suis passé par la rue entre le parc d'Ueno et le lac Shinobazu. J'aurais pu passer directement par le parc, mais il y a de plus en plus de peuple en ce moment avec la saison des cerisiers qui arrive.
D'ailleurs, quand on longe le parc, on peut tomber sur un hôtel très particulier, le Suigetsu Hotel Ohgaisou. Je ne suis pas là pour faire la pub de cet hôtel, mais il est tout de même important pour quiconque apprécie la littérature japonaise. Avant de devenir un hôtel, il s'agissait de l'ancienne résidence de Mori Ôgai, le célèbre romancier de Mai Hime (La danseuse) et de L'Intendant Sanshô. Bien sûr, ce n'est pas non plus ultra-exceptionnel, alors je recommande ce spot seulement si on a du temps devant nous.
Plus j'allais vers le nord, plus je reconnaissais le paysage. En fait, même si je n'ai jamais vraiment visité le centre de Yanaka, je suis déjà passé par plusieurs rues autour pour me rendre à la bibliothèque de l'Université des Beaux-Arts d'Ueno quand j'habitais dans le quartier de Hakusan. Je suis vraiment tête en l'air... ^^"
Cette fois, je m'y rends vraiment dans le but de découvrir ce qui fait le charme de Yanaka, avec deux spots en tête : la rue commerçante Yanaka Ginza, et le cimetière Yanaka Reien avec son avenue bordée de cerisiers.
Le cimetière Yanaka Reien
Ça peut paraître bizarre de parler de cimetière, mais en vrai, on est pas là pour le visiter, mais plutôt pour marcher le long de Sakura-doori, l'avenue des cerisiers, qui rejoint ensuite le temple Tennôji. Mais je dois admettre que ce cimetière est l'un des plus grand que j'ai vu dans toute cette ville, il ferait environ dix hectares. C'est là que Yoshinobu Tokugawa, le dernier shogun de l'ère Edo, a été enterré, mais je ne l'ai su qu'après sur internet. Et comme on est que mi-mars, les cerisiers ne sont pas encore en fleurs. Le spectacle n'est pas lugubre pour autant, d'autant plus que le ciel était bleu, mais ce sera sans doute bien plus sympa à voir d'ici deux ou trois semaines quand les cerisiers vont fleurir. Néanmoins, un jolie paysage s'est déroulé devant mes yeux quand je suis arrivé devant le temple Tennôji.
Le temple Tennôji
On peut découvrir de nombreux temples à Yanaka, mais le plus populaire d'entre eux est certainement le temple Tennôji. Il aurait été construit pendant l'ère Muromachi, entre 1394 et 1427. Et à première vue, sa structure est assez différente des autres temples bouddhistes que j'ai pu visiter jusque là. Je ne suis pas expert non plus donc je n'irai pas plus loin dans les détails. Néanmoins, quand je suis arrivé devant, j'ai été aussi frappé par la statue de Bouddha en bronze, Tennôji daibutsu, qui se trouve sur la gauche. Celle-ci a été créée en 1690 par Ota Kyuemon. Avec les arbres tout autour, on peut dire que le spectacle en vaut la chandelle.
Vers Yanaka Ginza
En dégotant une carte du quartier à la deuxième entrée du temple, j'ai constaté que je pouvais me rendre jusqu'à Yanaka Ginza en longeant un petit chemin le long des rails de la station Nippori. Je décide de suivre ce parcours puis de remonter vers l'ouest. Cinq minutes après, je tombe sur un embranchement. Le chemin de droite, d'où l'on peut voir divers petits magasins et des stands de nourriture, m'indique que j'arrive bientôt à Yanaka Ginza. Je l'emprunte, puis une fois au bout, je me retrouve en haut d'un escalier menant vers de la fameuse rue commerçante.
Le paysage est étonnant. J'ai déjà parcouru des tas de shôtengai, mais jamais d'un tel point de vue. On sent vraiment qu'on est sur le point d'entre dans un monde ancien. Dire que ce genre de rue était très populaire autrefois semble surréaliste quand on y pense. Bien sûr, une fois à l'intérieur, les commerces qu'on y trouve ne sont pas si différents des autres. Elle est plus étroite mais aussi plus calme que les rues commerçantes couvertes d'Asakusa. Il ne faut qu'une dizaine de minutes pour la parcourir, plus longtemps si on s'arrête pour manger. Une fois au bout, on peut poursuivre vers d'autres commerces en tournant à droite. C'est d'ailleurs là que j'ai trouvé le petit office du tourisme du quartier avec ses cartes et ses parcours pour découvrir tous les temples des environs. C'est très sympa, mais je n'ai pas poussé la visite plus loin. Je réserve ça pour quand les cerisiers seront en fleurs.
Pour finir...
J'ai passé une excellente journée. Il a fait super beau, 18°C, ce qui est rare pour un début mars.
J'ai oublié d'en parler avant, mais en rendant vers Yanaka, je suis passé devant une petite librairie de livres d'occasions appelée Kôsho Mimizuku. On y trouve de tout, sur l'art, l'histoire, ou bien la religion. Le gérant y est très gentil et à l'écoute. En apprenant que j'étais français, il m'avoue un faible pour la philosophie de Foucault et l'oeuvre de Boris Vian.
Pour ma part, en bon amateur de mangas, je lui ai demandé ce qu'il avait à ce sujet. Il m'a dirigé vers quelques bouquins de Yoshiharu Tsugé et de Shinji Nagashima, deux anciens mangakas du magazine Garo que j'apprécie beaucoup. Le gérant les aime tout autant mais préfère quand même le grand Shirato Sanpei et son Kamui-den emblématique.
J'en ai profité pour acheter Hinkon Ryokô-ki, une chronique de voyage composée de 13 essais écris par Yoshiharu Tsugé et publié en 1991.
Si jamais vous passez dans le coin, je recommande ce passage en librairie.
C'est tout pour aujourd'hui. Mais voici d'autres photos pour continuer un peu la visite.
Par Nicolas, le 22/12/2019 à 3:02.
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Voici la deuxième partie de mon article sur le rôle de Toshio Suzuki aux premières heures du magazine Animage. Cette fois, j'évoque le premier contact qu'il a obtenu avec Isao Takahata et Hayao Miyazaki pour préparer un dossier sur Hols, le prince du soleil. N'hésitez pas à relire l'article précédent si nécessaire en cliquant... sur cette phrase.
Un premier contact avec Isao Takahata et Hayao Miyazaki
A Terebi Land, Toshio Suzuki s'occupe principalement de la partie manga. Et son refus vient du fait qu'il n'y connait absolument rien à l'animation (oui, on parle bien d'un des futurs plus grands producteurs de film d'animation du Japon !). Mais cela n'arrête pas Hideo Ogata pour autant. Ce dernier lui explique qu'il souhaite monter un magazine pour enfants intelligents, donc avec des articles plus fournis qu'à Terebi Land, que son fils aime les séries d'animation, et en particulier Yamato, qu'il sera en charge d'à peu près tout (même si il n'est pas rédacteur en chef au début), et qu'il peut le présenter à plusieurs amatrices d'animation pour en apprendre davantage sur ce type de média. Finalement, Suzuki accepte. Mais, ironie du sort, il n'a que trois semaines pour boucler un premier jet du magazine ! Sans perdre de temps, il part à la rencontre des femmes qui se révèlent être des amatrices éclairées. Celles-ci lui parlent d'Astroboy et de Hols, prince du soleil avec nombre de détails, et qu'elles se rendent souvent à la rencontre des créateurs de leurs personnages favoris. C'est d'ailleurs ces dernières qui incitent Suzuki à se pencher sur le film d'Isao Takahata. Et il décide d'en faire l'objet d'un de ses premiers dossiers pour le premier numéro d'Animage.
Mais comment faire ? Car même si il devine qu'il peut récupérer des informations et des images auprès du studio Tôei Dôga, il ne peut pas interviewer les personnages comme on peut le faire pour un film en prises de vues réelles.
De fil en aiguille, Suzuki finit par téléphoner à Isao Takahata. Mais bien que ce dernier soit le réalisateur de Hols, il l'invite à en discuter avec Miyazaki.
Malheureusement, la requête de Miyazaki est hors de portée pour Suzuki. Ce premier contact est un véritable échec. Il se résigne et décide de récupérer des commentaires auprès de trois comédiens de doublage. Néanmoins, après une heure de discussion, la manière de parler de Miyazaki, d'évoquer les choses, tout cela l'intrigue. De plus, quand il assiste à une projection de Hols, il découvre à sa grande surprise que même si l'histoire se passe dans les pays scandinaves, le fond et les propos lui rappelle ce qu'il s'est passé au Vietnam. Mais finalement, le premier dossier Anime Encore du tout premier Animage ne s'en tient qu'à un résumé illustré du film, quelques lignes de commentaires et plusieurs croquis originaux.
Durant les premières semaines, le magazine s'écoule à 70000 exemplaires, avant de grimper très rapidement à 250000. Un tel chiffre permet à Animage de ne plus être qu'un supplément de Terebi Land, mais un magazine à part entière, et ce dès son troisième numéro.
Voila, vous en savez désormais à peu plus sur Toshio Suzuki avant qu'il ne devienne le fameux producteur du studio Ghibli, mais aussi comment le magazine Animage a été créé. Bien sûr, jusqu'aux premières idées de Nausicaä, bien des choses se passent. Comme la première rencontre entre Suzuki et les deux compères, les liens qui se créent entre eux, et leur implication de plus en plus importante dans le magazine Animage. Mais comme tout cela se rapporte à la production de Kié la petite peste et du Château de Cagliostro, je n'en parlerai pas dans cette série d'articles. Ce qui nous intéresse ici est Nausicaä, mais le chemin à parcourir est encore semé d'embûches.
Dans l'épisode précédent : Nausicaä : Toshio Suzuki et le magazine Animage (1)
Dans le prochain épisode : 1981 – Le monde de la romance et de l'aventure !
Merci d'avoir lu ! Si vous souhaitez commenter, des questions, remarques, "OMG, les fautes d'ortho !", n'hésitez pas à m'en parler sur Facebook : https://www.facebook.com/limitedanimation. :)
Bibliographie
ジブリの教科書1 風の谷のナウシカ (Ghibli no kyôkasho 1 Kaze no tani no Nausicaä), Bunshun Ghibli Bunko, 10 avril 2013, 319p.
アニメアンコール (Anime Encore (Animage #1)), Toshio SUZUKI, Tokuma Shoten, 1978.
あの旗を撃て!「アニメージュ」血風録 (Ano hata wo ute! Animage keppuroku), Hideo OGATA, Oakla Shuppan, 2004.
Dans le Studio Ghibli - Travailler en s'amusant, Toshio SUZUKI, Kana, 20 octobre 2011, 226p.
La couverture d'Animage est © Tokuma Shoten. L'affiche de Hols est © Tôei Dôga.
© Hayao Miyazaki, Nausicaä de la vallée du vent, Tokuma Shoten
Un premier contact avec Isao Takahata et Hayao Miyazaki
A Terebi Land, Toshio Suzuki s'occupe principalement de la partie manga. Et son refus vient du fait qu'il n'y connait absolument rien à l'animation (oui, on parle bien d'un des futurs plus grands producteurs de film d'animation du Japon !). Mais cela n'arrête pas Hideo Ogata pour autant. Ce dernier lui explique qu'il souhaite monter un magazine pour enfants intelligents, donc avec des articles plus fournis qu'à Terebi Land, que son fils aime les séries d'animation, et en particulier Yamato, qu'il sera en charge d'à peu près tout (même si il n'est pas rédacteur en chef au début), et qu'il peut le présenter à plusieurs amatrices d'animation pour en apprendre davantage sur ce type de média. Finalement, Suzuki accepte. Mais, ironie du sort, il n'a que trois semaines pour boucler un premier jet du magazine ! Sans perdre de temps, il part à la rencontre des femmes qui se révèlent être des amatrices éclairées. Celles-ci lui parlent d'Astroboy et de Hols, prince du soleil avec nombre de détails, et qu'elles se rendent souvent à la rencontre des créateurs de leurs personnages favoris. C'est d'ailleurs ces dernières qui incitent Suzuki à se pencher sur le film d'Isao Takahata. Et il décide d'en faire l'objet d'un de ses premiers dossiers pour le premier numéro d'Animage.
Mais comment faire ? Car même si il devine qu'il peut récupérer des informations et des images auprès du studio Tôei Dôga, il ne peut pas interviewer les personnages comme on peut le faire pour un film en prises de vues réelles.
De fil en aiguille, Suzuki finit par téléphoner à Isao Takahata. Mais bien que ce dernier soit le réalisateur de Hols, il l'invite à en discuter avec Miyazaki.
"J'ai entendu votre conversation. C'est moi qui ferais l'interview. Mais en échange, j'aimerais obtenir seize pages au lieu de huit. Pour vous parler de ce film, je dois évoquer en détail nos activités syndicales, sinon je ne pourrais pas transmettre tout ce que j'ai à dire." (Hayao Miyazaki, Ghibli no kyôkasho 1 Kaze no tani no Nausicaä, p.47.)
Malheureusement, la requête de Miyazaki est hors de portée pour Suzuki. Ce premier contact est un véritable échec. Il se résigne et décide de récupérer des commentaires auprès de trois comédiens de doublage. Néanmoins, après une heure de discussion, la manière de parler de Miyazaki, d'évoquer les choses, tout cela l'intrigue. De plus, quand il assiste à une projection de Hols, il découvre à sa grande surprise que même si l'histoire se passe dans les pays scandinaves, le fond et les propos lui rappelle ce qu'il s'est passé au Vietnam. Mais finalement, le premier dossier Anime Encore du tout premier Animage ne s'en tient qu'à un résumé illustré du film, quelques lignes de commentaires et plusieurs croquis originaux.
Durant les premières semaines, le magazine s'écoule à 70000 exemplaires, avant de grimper très rapidement à 250000. Un tel chiffre permet à Animage de ne plus être qu'un supplément de Terebi Land, mais un magazine à part entière, et ce dès son troisième numéro.
Voila, vous en savez désormais à peu plus sur Toshio Suzuki avant qu'il ne devienne le fameux producteur du studio Ghibli, mais aussi comment le magazine Animage a été créé. Bien sûr, jusqu'aux premières idées de Nausicaä, bien des choses se passent. Comme la première rencontre entre Suzuki et les deux compères, les liens qui se créent entre eux, et leur implication de plus en plus importante dans le magazine Animage. Mais comme tout cela se rapporte à la production de Kié la petite peste et du Château de Cagliostro, je n'en parlerai pas dans cette série d'articles. Ce qui nous intéresse ici est Nausicaä, mais le chemin à parcourir est encore semé d'embûches.
Dans l'épisode précédent : Nausicaä : Toshio Suzuki et le magazine Animage (1)
Dans le prochain épisode : 1981 – Le monde de la romance et de l'aventure !
Merci d'avoir lu ! Si vous souhaitez commenter, des questions, remarques, "OMG, les fautes d'ortho !", n'hésitez pas à m'en parler sur Facebook : https://www.facebook.com/limitedanimation. :)
Bibliographie
ジブリの教科書1 風の谷のナウシカ (Ghibli no kyôkasho 1 Kaze no tani no Nausicaä), Bunshun Ghibli Bunko, 10 avril 2013, 319p.
アニメアンコール (Anime Encore (Animage #1)), Toshio SUZUKI, Tokuma Shoten, 1978.
あの旗を撃て!「アニメージュ」血風録 (Ano hata wo ute! Animage keppuroku), Hideo OGATA, Oakla Shuppan, 2004.
Dans le Studio Ghibli - Travailler en s'amusant, Toshio SUZUKI, Kana, 20 octobre 2011, 226p.
La couverture d'Animage est © Tokuma Shoten. L'affiche de Hols est © Tôei Dôga.
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