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Shingo Araki, hommage au gekigaka
Par Nicolas, le 20/4/2020 à 18:25.
Comment:
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler un peu de Shingo Araki, non pas en tant que légende de l'animation ayant œuvré sur Grendizer et Saint Seiya, mais en tant que mangaka, ou plutôt gekigaka.
Shingo Araki est né le 28 novembre 1938 à Nagoya, mais pour une raison que j'ignore, il est parfois écrit qu'il serait né le 1er janvier 1939. Si quelqu'un a une réponse correcte sur ce point, n'hésitez pas à me le signaler. (Sinon je me renseignerai dans l'un de ses artbook quand les bibliothèques ouvriront à nouveau). Il aurait eu un intérêt pour le dessin en lisant Jungle Taitei (Le roi Léo) de Osamu Tezuka. Après le lycée, il part travailler dans une entreprise de construction ferroviaire. Et c'est au retour d'une longue journée de travail qu'il s'adonne au dessin, parfois jusqu'à très tard dans la nuit.
En 1958, il envoie son premier script, Arashi to kyôjin, à la maison d'édition spécialisée dans le gekiga Central Bunko. Cette histoire est un thriller horrifique dans lequel un jeune garçon découvre le cadavre d'une personne qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Charmé par le travail du jeune homme, Central Bunko le félicite en lui offrant le quatrième prix du meilleur jeune talent tout en le publiant dans la revue Machi #18. Mais pour l'anecdote, Araki n'aurait pas été au courant de cette histoire de prix. Il aurait simplement soumis son script dans l'espoir d'être publié. Quelle ne fut pas sa surprise en recevant son prix au grand dam des participants.
< Arashi to kyôjin.
Gekiga, gekigaka, kézako ? Le gekiga est un mouvement du manga initié par Yoshihiro Tatsumi (Une vie dans les marges) au milieu des années 1950. Il faut dire qu'à cette époque, le manga n'est destiné qu'aux enfants avec des histoires d'aventure, de science-fiction et de détective pour les jeunes garçons, ou bien des histoires d'amour et des tragédies pour les filles. Avec le gekiga, Tatsumi démarre un tout nouveau genre d'histoire dédié aux adultes, où on y parlerait de la société japonaise et des difficultés qu'elle occasionne sur les hommes aux quotidiens. Mais pour d'autres auteurs, comme Takao Saitô (Golgo 13, Survivant), c'est aussi un moyen d'écrire des histoires de détective ou de cape et d'épée plus adultes, de véritables thriller plus sombres et plus matures que tous ce qu'ils ont lu chez Osamu Tezuka et Mitsuteru Yokoyama. Les revues majeures de ce mouvement sont Machi, Kage et Kao du côté des kashihon (manga à louer), puis le célèbre Garo en tant que magazine de prépublication. À partir du milieu des années 1960, de grandes maisons d'édition, comme Futabasha et son magazine Manga Action, s'en inspirent pour mettre au point une nouvelle cible éditoriale plus commerciale : le seinen.
Quand Shingo Araki débute, son trait est loin de ressembler à ce qu'il sera capable de dessiner dans l'animation. En fait, on peut même dire qu'il est encore enfantin et proche du style tézukien. Cependant, il réalise des progrès fulgurants en moins d'un an et demi. D'abord inspiré par Tezuka, il se met à employer des techniques s'inspirant du travail de Yoshihiro Tatsumi et de Takao Saitô, allant de la carrure de leurs personnages à leur mise en scène. Araki dessine une trentaine d'histoires axées thriller alors qu'il n'a qu'une vingtaine d'années, et cela en travaillant toujours dans cette entreprise ferroviaire. Il aurait eu la fâcheuse habitude de rendre son travail à la dernière minute, mais sa rapidité hors du commun lui permettait de dessiner 30 pages par jour et de terminer une histoire en seulement 2 ou 3 nuits.
^ Evolution graphique. Arashi to Kyojin, 1958. Shiroi Shôjo, 1960?. Kôya, 1962.
v 9 pages de Akai Mangetsu (La pleine lune rouge), publié en mars 1961 dans San-nin me (The third) #1. Il se lâche de plus en plus dans sa composition.
Malgré un début de carrière positif avec pas loin d'une cinquantaine d'histoires, la vie de Araki va changer du tout au tout quand, en juin 1965, Mori Masaki l'invite à Tokyo pour rencontrer Osamu Tezuka et le faire travailler au studio d'animation Mushi Pro. Par le plus grand des hasards, Araki fait ses premières armes dans l'animation en travaillant sur Jungle Taitei, l'œuvre de son enfance. A peine un an plus tard, avec plusieurs de ses collègues, dont Hiroshi Saitô et Eiichi Yamamoto, il fonde le studio Jaguar (ou Jaggard). Mais il... Non, je m'arrête là, c'est un hommage au gekigaka après tout. :)
Avant de finir, je dois revenir sur un point important, une erreur qu'il m'arrive fréquemment de lire sur plusieurs sites comme Manga-news et Wikipedia, et qui, à partir de là, semble se multiplier sur d'autres sites internet et sur des forums.
Dans une interview de Araki postée sur le site Manga-news, l'une des questions porte sur ses mangas de genre western. Araki répond par l'affirmative en donnant son point de vue. De la part de Araki, il n'y a aucun soucis, il a effectivement dessiné du western. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que ce genre ne représente qu'une infime partie de son travail, tout comme ses shôjo. En réalité, le genre qui revient le plus souvent dans son oeuvre est le thriller. Mais, on trouve un raccourci injustifié entre ce que Araki évoque lors de son interview et sa biographie proposée par Manga-news : « Shingo Araki se lance dans le manga avec des créations plutôt originales, le thème étant le western. ». Je me permets donc d'apporter une correction en invoquant une interview et un dossier sur Araki proposée dans le magazine Mandarake ZENBU #16, dont un résumé se trouve sur ce site : http://www.arakishingo.com/pc/profile/.
^ Kôya, Dynamic Action, juin 1962. On commence vraiment à percevoir un chara-design proche de son style dans l'animation.
Pour finir, je tenais à proposer une liste des gekiga dessinés par Shingo Araki. Il se pourrait qu'il en manque, puisque je ne parle pas de son petit dernier, Sourire d'enfance. Faites en bon usage.
Bibliographie de Shingo Araki, de 1958 à 1962 (+ autres)
A cela j'ajoute trois autres titres qui ont été proposés dans un DVD regroupant les 5 mangas western de Shingo Araki (incluant Kôya et Kôya no shokei déjà noté dans la bibliographie au dessus). Je ne sais pas du tout ou et quand ils ont été publiés à l'origine. Ce DVD a été édité en amateur par le cercle Jokers (ジョーカーズ) en 2014. Il y a eu un second DVD avec les titres shôjo Shiroi shôjo et Nanimo iwanakatta shôjo.
Shingo Araki est né le 28 novembre 1938 à Nagoya, mais pour une raison que j'ignore, il est parfois écrit qu'il serait né le 1er janvier 1939. Si quelqu'un a une réponse correcte sur ce point, n'hésitez pas à me le signaler. (Sinon je me renseignerai dans l'un de ses artbook quand les bibliothèques ouvriront à nouveau). Il aurait eu un intérêt pour le dessin en lisant Jungle Taitei (Le roi Léo) de Osamu Tezuka. Après le lycée, il part travailler dans une entreprise de construction ferroviaire. Et c'est au retour d'une longue journée de travail qu'il s'adonne au dessin, parfois jusqu'à très tard dans la nuit.
En 1958, il envoie son premier script, Arashi to kyôjin, à la maison d'édition spécialisée dans le gekiga Central Bunko. Cette histoire est un thriller horrifique dans lequel un jeune garçon découvre le cadavre d'une personne qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Charmé par le travail du jeune homme, Central Bunko le félicite en lui offrant le quatrième prix du meilleur jeune talent tout en le publiant dans la revue Machi #18. Mais pour l'anecdote, Araki n'aurait pas été au courant de cette histoire de prix. Il aurait simplement soumis son script dans l'espoir d'être publié. Quelle ne fut pas sa surprise en recevant son prix au grand dam des participants.
< Arashi to kyôjin.
Gekiga, gekigaka, kézako ? Le gekiga est un mouvement du manga initié par Yoshihiro Tatsumi (Une vie dans les marges) au milieu des années 1950. Il faut dire qu'à cette époque, le manga n'est destiné qu'aux enfants avec des histoires d'aventure, de science-fiction et de détective pour les jeunes garçons, ou bien des histoires d'amour et des tragédies pour les filles. Avec le gekiga, Tatsumi démarre un tout nouveau genre d'histoire dédié aux adultes, où on y parlerait de la société japonaise et des difficultés qu'elle occasionne sur les hommes aux quotidiens. Mais pour d'autres auteurs, comme Takao Saitô (Golgo 13, Survivant), c'est aussi un moyen d'écrire des histoires de détective ou de cape et d'épée plus adultes, de véritables thriller plus sombres et plus matures que tous ce qu'ils ont lu chez Osamu Tezuka et Mitsuteru Yokoyama. Les revues majeures de ce mouvement sont Machi, Kage et Kao du côté des kashihon (manga à louer), puis le célèbre Garo en tant que magazine de prépublication. À partir du milieu des années 1960, de grandes maisons d'édition, comme Futabasha et son magazine Manga Action, s'en inspirent pour mettre au point une nouvelle cible éditoriale plus commerciale : le seinen.
Quand Shingo Araki débute, son trait est loin de ressembler à ce qu'il sera capable de dessiner dans l'animation. En fait, on peut même dire qu'il est encore enfantin et proche du style tézukien. Cependant, il réalise des progrès fulgurants en moins d'un an et demi. D'abord inspiré par Tezuka, il se met à employer des techniques s'inspirant du travail de Yoshihiro Tatsumi et de Takao Saitô, allant de la carrure de leurs personnages à leur mise en scène. Araki dessine une trentaine d'histoires axées thriller alors qu'il n'a qu'une vingtaine d'années, et cela en travaillant toujours dans cette entreprise ferroviaire. Il aurait eu la fâcheuse habitude de rendre son travail à la dernière minute, mais sa rapidité hors du commun lui permettait de dessiner 30 pages par jour et de terminer une histoire en seulement 2 ou 3 nuits.
^ Evolution graphique. Arashi to Kyojin, 1958. Shiroi Shôjo, 1960?. Kôya, 1962.
v 9 pages de Akai Mangetsu (La pleine lune rouge), publié en mars 1961 dans San-nin me (The third) #1. Il se lâche de plus en plus dans sa composition.
Avant de finir, je dois revenir sur un point important, une erreur qu'il m'arrive fréquemment de lire sur plusieurs sites comme Manga-news et Wikipedia, et qui, à partir de là, semble se multiplier sur d'autres sites internet et sur des forums.
Dans une interview de Araki postée sur le site Manga-news, l'une des questions porte sur ses mangas de genre western. Araki répond par l'affirmative en donnant son point de vue. De la part de Araki, il n'y a aucun soucis, il a effectivement dessiné du western. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que ce genre ne représente qu'une infime partie de son travail, tout comme ses shôjo. En réalité, le genre qui revient le plus souvent dans son oeuvre est le thriller. Mais, on trouve un raccourci injustifié entre ce que Araki évoque lors de son interview et sa biographie proposée par Manga-news : « Shingo Araki se lance dans le manga avec des créations plutôt originales, le thème étant le western. ». Je me permets donc d'apporter une correction en invoquant une interview et un dossier sur Araki proposée dans le magazine Mandarake ZENBU #16, dont un résumé se trouve sur ce site : http://www.arakishingo.com/pc/profile/.
^ Kôya, Dynamic Action, juin 1962. On commence vraiment à percevoir un chara-design proche de son style dans l'animation.
Bibliographie de Shingo Araki, de 1958 à 1962 (+ autres)
Titre | Titre VO | Magazine | Date |
Arashi to kyôjin | 嵐と狂人 | Machi #18 | 06/1958 |
Kage wo tsukau hôseki-ma | 影を使う宝石魔 | Shiro to Kuro #1 | 07/1958 |
Kamen no sawan | 仮面の左腕 | Machi #21 | 08/1958 |
Hyakuman chôji no shi | 百万長者の死 | Machi #23 | 10/1958 |
Jigoku he mukatte susume ! | 地獄へ向って進め! | Machi Bessatsu Action Tokushû-gô | 12/1958 |
Ame to shônen | 雨と少年 | Machi #27 | 01/1959 |
Fukushû no dangan | 復讐の弾丸 | Kao #1 | date inconnue |
Ikari no tsubasa | 怒りの翼 | Kao #2 | 02/1959 |
Kareha | 枯葉 | Machi #26 | 02/1959 |
Akuma no shindan | 悪魔の診断 | Machi Bessatsu Kyôki Thriller Tokushû-gô | 03/1959 |
Kyôhakusha no kao | 脅迫者の顔 | Kao #3 | 03/1959 |
Hotaru no hikari | 蛍の光 | Machi #28 | 04/1959 |
Aoi fûtô | 青い封筒 | Machi Bessatsu Action Tokushû 2 | date inconnue |
Ankokugai no okite | 暗黒街の掟 | Machi Bessatsu All Member Tokushû-gô | date inconnue |
Neko ga mieta toki | 猫が見えた時 | Machi 30 | 06/1959 |
Shutsugoku | 出獄 | Machi Bessatsu Suiri Thriller Tokushû 2 | date inconnue |
Kenjû wo tore! | 拳銃を取れ! | Machi #31 | 07/1959 |
Ore wa shinanai! | 俺は死なない! | Machi Bessatsu Highteen Tokushû | 08/1959 |
Mô ippai ikaga | もう1ッパイいかが | Machi #32 | 08/1959 |
Kao wo nusumu otoko | 顔を盗む男 | Kao Bessatsu #3 | 09/1959 |
Go-nin no otoko no yokubô | 5人の男の欲望 | Machi Bessatsu Suiri Thriller #1 | 09/1959 |
Hara no mushi no naku kisetsu | 腹の虫の鳴く季節 | Machi #33 | 10/1959 |
Yuki no yoru no mikkokusha | 雪の夜の密告者 | Kao #11 | date inconnue |
Kuroi yûjô | 黒い友情 | Machi Bessatsu Suiri Thriller Tokushû 2 | 10/1959 |
Ôinaru isan | 大いなる遺産 | Machi #35 | 11/1959 |
Asu ni kibô wo | 明日に希望を | Kao #12 | 11/1959 |
Hare yo! Ginsekai | 晴れよ!銀世界 | Machi Bessatsu Shocking Action | 11/1959 |
Taiyô to yûjô to shônen | 太陽と友情と少年 | Kao #13 | 12/1959 |
Chijô no uta | 地上の歌 | 1.2.3 #1 | 01/1960 |
Shiroi shôjo | 白い少女 | Machi #37 | 1960? |
Dangai monogatari | 断崖ものがたり | Kao #18 | 02/1960 |
Benibara to shônen-tachi | 紅バラと少年たち | 1.2.3 #4 | 03/1960 |
Akatonbo | 赤とんぼ | Tensen #1 | 04/1960 |
Kuroi haru | 黒い春 | Tensen #2 | 04/1960 |
Gairo | 街路 | Machi #40 | 05/1960 |
Taiyô! Kagayakeru kagiri | 太陽!輝ける限り | 1.2.3 #7 | 06/1960 |
Jigoku-bune – Umi to sora no aida no kibô to zetsubô – | 地獄船 ~海と空の間の希望と絶望~ | Dynamic Action Series #1 | 07/1960 |
Kyojin ai | 巨人愛 | Dynamic Action Series #2 | 09/1960 |
Capone wa Nihon ni ita | カポネは日本にいた | Machi #41 | date inconnue |
Nanimo iwanakatta shôjo | 何も言わなかった少女 | Machi #45 | date inconnue |
Fuefuki Tarô | 笛吹き太郎 | Machi #47 | 11/1960 |
Akai mangetsu | 赤い満月 | San-nin me (The third) #1 | 03/1961 |
Shônen no yoru | 少年の夜 | San-nin me (The third) #2 | 05/1961 |
Hoshi ga ippai | 星がいっぱい | Machi #60 | 03/1962 |
Kôya | 荒野 | Dynamic Action | 06/1962 |
Kagami no naka no Jirô | 鏡の中の次郎 | Rookie #2 | 09/1962 |
Kuro-bara | 黒バラ ~黒ばら三人きょうだいシリーズ①~ | Rookie #3 | 09/1962 |
Chichi to ko no umi | 父と子の海 | Rookie #4 | 10/1962 |
Kôya no shokei | 荒野の処刑 | Gekiga Comic Sunday | 12/1968 |
A cela j'ajoute trois autres titres qui ont été proposés dans un DVD regroupant les 5 mangas western de Shingo Araki (incluant Kôya et Kôya no shokei déjà noté dans la bibliographie au dessus). Je ne sais pas du tout ou et quand ils ont été publiés à l'origine. Ce DVD a été édité en amateur par le cercle Jokers (ジョーカーズ) en 2014. Il y a eu un second DVD avec les titres shôjo Shiroi shôjo et Nanimo iwanakatta shôjo.
Titre | Titre VO | Magazine | Date |
Gun.Fight.45 | ガン・ファイト・45 | - | - |
Shônen Horobasha-tai | 少年幌馬車隊 | - | - |
Piccolo no himitsu | ピッコロの秘密 | - | - |
Sourire d'enfance | - | - | 2010? |
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