MANGABANASHI
Sur les réseaux
The Retromanga & Anime DB
A database focused on retro anime/manga books & magazines!
L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...
The Retromanga & Anime DB
A database focused on retro anime/manga books & magazines!
L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...
The Moon (George Akiyama, 1972)
Par Nicolas, le 3/6/2020 à 11:25.
Comment:
The Moon est un manga de science-fiction de George Akiyama, publié dans le Shônen Sunday en 1972. Akiyama n'a pas écrit des tonnes d'histoire de science-fiction, et du peu que j'ai épluché de son oeuvre, c'est peut-être bien la seule. Mais il est évident qu'elle a marqué les esprits dans le sens où d'autres auteurs lui rendent hommage à travers leur création. Ces derniers jours, ce fut au tour de Naoki Urasawa après l'annonce du décès d'Akiyama survenu le 12 mai dernier.
Dieu est mort !
Le manga commence avec cette déclaration, celle d'un homme assis au fond de son fauteuil qui réalise que c'est parce que Dieu est mort si le mal existe en ce monde. Et si Dieu ne peut faire justice, alors c'est la force qui le fera. "La force = la justice. J'ai inventé la justice !". Qui est cet homme ? Est-il gentil ou méchant ? On en a strictement aucune idée. Toujours est-il qu'il a fait construire un robot géant avec son argent : The Moon. Et c'est ce robot qui détient la force de faire régner la justice. Pour autant, l'homme n'en fait rien. Il fait appel à son acolyte ninja, le bousier (kusomushi en japonais), pour trouver 9 enfants qui seront les seuls en mesure de contrôler le robot, par la force de leur émotion. C'est d'ailleurs là un point très intéressant, car les 9 enfants doivent agir de concert pour que The Moon bouge. Si l'un d'entre eux refuse ou est absent, The Moon reste simplement immobile quelque soit les dangers qu'ils encourent.
George Akiyama est un mangaka hors norme dans le paysage du manga. Au Japon, en parallèle à son passé d'auteur de gag manga, on le reconnait surtout pour Ashura, Zenigeba et Haguregumo. Dans l'ensemble, il dépeint le quotidien des hommes tout en critiquant agressivement la société japonaise et ses facettes les plus corrompues. En France, on le connaît avec Jintarô, le caïd de Shinjuku (paru en novembre 2011 chez Le lézard noir).
On ressent une nouvelle fois cette plume dans The Moon, en particulier quand l'homme explique aux enfants, après un étrange kidnapping qui n'est pas sans rappeler Cyborg 009 de Shôtarô Ishinomori, qu'il n'est pas un scientifique. Il a pu construire ce robot grâce à sa richesse, en dépensant l'équivalent d'une année de budget de la NASA. De plus, il l'a fait sur un coup de tête en constatant que Dieu est mort. A moins que cela soit par amusement ? Lui-même n'en est pas tout à fait sûr. Mais qu'en est-il vraiment ? The Moon est-il un nouveau Dieu ? Le manga tente d'y répondre en mettant en scène le robot et les enfants dans des intrigues allant d'une affaire de meurtre à l'apparition de d'autres formes de vie, mais le doute plane.
Une antithèse de Cyborg 009 ?
Après mon post sur Facebook autour de The Moon, j'ai reçu plusieurs commentaires sur la possible ressemblance avec le célèbre Cyborg 009 de Shôtarô Ishinomori, notamment sur le fait qu'il y ait 9 enfants.
Sans l'affirmer, c'est vrai qu'on peut y penser, et pas seulement pour ces 9 enfants. Comme indiqué au début de cet article, il y a un personnage aux allures de ninja qui, après un ordre de l'homme riche, part kidnapper les enfants. On constate ensuite que ce "kidnapping" n'a rien de méchant car le ninja ne fait que leur transmettre un message pour qu'ils se retrouvent tous devant un immense bloc de pierre à la manière de 2001 l'Odyssée de l'espace.
Un autre point qui rappelle également Cyborg 009, ce sont les noms des enfants. Ils s'appellent Sansû, Kateika, Shakai, Ongaku, ou encore Taisô, qui ne sont pas du tout des prénoms japonais, mais des noms de matière scolaire. Dans l'ordre : Mathématique, économie domestique, société, musique, sport/gym. De plus, ils sont écrits en katakana, qui est un alphabet japonais souvent utilisé pour écrire des mots d'origine étrangère. N'ayant pas encore fini de lire toute l'histoire, je suppose que ça cache quelque chose.
Mais je peux déjà dire que même si l'oeuvre pourrait être inspirée par Cyborg 009, je ne crois pas que cela soit un hommage pour autant. Je pense même qu'il la critique pour son objectif grandiloquent. The Moon m'a plutôt l'air d'être une version terre à terre de l'oeuvre d'Ishinomori. Malgré son apparence science-fictionnel avec son robot géant et son contrôle par l'émotion, Akiyama évoque les maux d'une société moderne et de ses hommes corrompues. Il met en scène la folie des gens quand ils sont riches, la pauvreté, les rejetés de la société, les affaires de meurtre... A l'instar d'Ashura ou de Zenigeba, les héros d'Akiyama sont en fait des anti-héros qui souhaitent devenir quelqu'un malgré tout. Dès le début, l'homme riche parle à son ninja de cette façon : "Le bousier !! Qui es-tu ? - Je suis une bouse. - Oui, tu n'es qu'une bouse !! - Oui, je suis la chose la plus sale de ce monde !", et pourtant ce bousier est toujours là pour aider les enfants dans leurs missions avec des compétences hors pair, tel un justicier de l'ombre.
Un proto-Bokurano ?
Cette fois, on tape dans le juste. Mohiro Kitoh a déclaré lors d'une interview que The Moon est la matière première de Bokurano. Le nom du robot dans Bokurano est Zearth (The Earth). Les prénoms des enfants sont également en katakana, bien qu'au nombre de 15. De plus, la banderolle entourant le premier volume lors de sa sortie indiquait qu'il s'agissait d'une recommandation de George Akiyama, en personne. Dans l'intrigue, on y trouve ce même type étrange qui explique aux enfants qu'il a inventé un jeu vidéo très réaliste dans lequel ils peuvent contrôler un robot géant. On ne sait d'ailleurs pas du tout d'où il sort. Il est aussi accompagné d'une créature étrange volante qui suivra les gamins dans leur périple, à l'instar du bousier dans The Moon. Et là encore, on ne sait pas vraiment d'où ils viennent et quelles sont leurs véritables intentions. L'élément majeur ajouté par Kitoh est sans aucun doute la mort. Le robot dans Bokurano peut être contrôlé par une personne à la fois, mais l'énergie que demande le robot pour se déplacer et combattre les robots ennemis siphonne l'énergie vitale de son pilote qui finit par en perdre la vie.
Voila pour la présentation de ce manga qui n'a encore jamais connu d'édition en France à ce jour. Si il vous intéresse, n'hésitez pas à presser les éditeurs pour le sortir.
Dieu est mort !
Le manga commence avec cette déclaration, celle d'un homme assis au fond de son fauteuil qui réalise que c'est parce que Dieu est mort si le mal existe en ce monde. Et si Dieu ne peut faire justice, alors c'est la force qui le fera. "La force = la justice. J'ai inventé la justice !". Qui est cet homme ? Est-il gentil ou méchant ? On en a strictement aucune idée. Toujours est-il qu'il a fait construire un robot géant avec son argent : The Moon. Et c'est ce robot qui détient la force de faire régner la justice. Pour autant, l'homme n'en fait rien. Il fait appel à son acolyte ninja, le bousier (kusomushi en japonais), pour trouver 9 enfants qui seront les seuls en mesure de contrôler le robot, par la force de leur émotion. C'est d'ailleurs là un point très intéressant, car les 9 enfants doivent agir de concert pour que The Moon bouge. Si l'un d'entre eux refuse ou est absent, The Moon reste simplement immobile quelque soit les dangers qu'ils encourent.
George Akiyama est un mangaka hors norme dans le paysage du manga. Au Japon, en parallèle à son passé d'auteur de gag manga, on le reconnait surtout pour Ashura, Zenigeba et Haguregumo. Dans l'ensemble, il dépeint le quotidien des hommes tout en critiquant agressivement la société japonaise et ses facettes les plus corrompues. En France, on le connaît avec Jintarô, le caïd de Shinjuku (paru en novembre 2011 chez Le lézard noir).
On ressent une nouvelle fois cette plume dans The Moon, en particulier quand l'homme explique aux enfants, après un étrange kidnapping qui n'est pas sans rappeler Cyborg 009 de Shôtarô Ishinomori, qu'il n'est pas un scientifique. Il a pu construire ce robot grâce à sa richesse, en dépensant l'équivalent d'une année de budget de la NASA. De plus, il l'a fait sur un coup de tête en constatant que Dieu est mort. A moins que cela soit par amusement ? Lui-même n'en est pas tout à fait sûr. Mais qu'en est-il vraiment ? The Moon est-il un nouveau Dieu ? Le manga tente d'y répondre en mettant en scène le robot et les enfants dans des intrigues allant d'une affaire de meurtre à l'apparition de d'autres formes de vie, mais le doute plane.
Une antithèse de Cyborg 009 ?
Après mon post sur Facebook autour de The Moon, j'ai reçu plusieurs commentaires sur la possible ressemblance avec le célèbre Cyborg 009 de Shôtarô Ishinomori, notamment sur le fait qu'il y ait 9 enfants.
Sans l'affirmer, c'est vrai qu'on peut y penser, et pas seulement pour ces 9 enfants. Comme indiqué au début de cet article, il y a un personnage aux allures de ninja qui, après un ordre de l'homme riche, part kidnapper les enfants. On constate ensuite que ce "kidnapping" n'a rien de méchant car le ninja ne fait que leur transmettre un message pour qu'ils se retrouvent tous devant un immense bloc de pierre à la manière de 2001 l'Odyssée de l'espace.
Un autre point qui rappelle également Cyborg 009, ce sont les noms des enfants. Ils s'appellent Sansû, Kateika, Shakai, Ongaku, ou encore Taisô, qui ne sont pas du tout des prénoms japonais, mais des noms de matière scolaire. Dans l'ordre : Mathématique, économie domestique, société, musique, sport/gym. De plus, ils sont écrits en katakana, qui est un alphabet japonais souvent utilisé pour écrire des mots d'origine étrangère. N'ayant pas encore fini de lire toute l'histoire, je suppose que ça cache quelque chose.
Mais je peux déjà dire que même si l'oeuvre pourrait être inspirée par Cyborg 009, je ne crois pas que cela soit un hommage pour autant. Je pense même qu'il la critique pour son objectif grandiloquent. The Moon m'a plutôt l'air d'être une version terre à terre de l'oeuvre d'Ishinomori. Malgré son apparence science-fictionnel avec son robot géant et son contrôle par l'émotion, Akiyama évoque les maux d'une société moderne et de ses hommes corrompues. Il met en scène la folie des gens quand ils sont riches, la pauvreté, les rejetés de la société, les affaires de meurtre... A l'instar d'Ashura ou de Zenigeba, les héros d'Akiyama sont en fait des anti-héros qui souhaitent devenir quelqu'un malgré tout. Dès le début, l'homme riche parle à son ninja de cette façon : "Le bousier !! Qui es-tu ? - Je suis une bouse. - Oui, tu n'es qu'une bouse !! - Oui, je suis la chose la plus sale de ce monde !", et pourtant ce bousier est toujours là pour aider les enfants dans leurs missions avec des compétences hors pair, tel un justicier de l'ombre.
Un proto-Bokurano ?
Cette fois, on tape dans le juste. Mohiro Kitoh a déclaré lors d'une interview que The Moon est la matière première de Bokurano. Le nom du robot dans Bokurano est Zearth (The Earth). Les prénoms des enfants sont également en katakana, bien qu'au nombre de 15. De plus, la banderolle entourant le premier volume lors de sa sortie indiquait qu'il s'agissait d'une recommandation de George Akiyama, en personne. Dans l'intrigue, on y trouve ce même type étrange qui explique aux enfants qu'il a inventé un jeu vidéo très réaliste dans lequel ils peuvent contrôler un robot géant. On ne sait d'ailleurs pas du tout d'où il sort. Il est aussi accompagné d'une créature étrange volante qui suivra les gamins dans leur périple, à l'instar du bousier dans The Moon. Et là encore, on ne sait pas vraiment d'où ils viennent et quelles sont leurs véritables intentions. L'élément majeur ajouté par Kitoh est sans aucun doute la mort. Le robot dans Bokurano peut être contrôlé par une personne à la fois, mais l'énergie que demande le robot pour se déplacer et combattre les robots ennemis siphonne l'énergie vitale de son pilote qui finit par en perdre la vie.
Voila pour la présentation de ce manga qui n'a encore jamais connu d'édition en France à ce jour. Si il vous intéresse, n'hésitez pas à presser les éditeurs pour le sortir.
Sur les réseaux
The Retromanga & Anime DB
A database focused on retro anime/manga books & magazines!
L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...
The Retromanga & Anime DB
A database focused on retro anime/manga books & magazines!
L'antre de Shigeru Mizuki
En préparation...